Gazoducs du Maghreb : les bienfaits pour l’Afrique exposés par un des rivaux

Photo de Mike Benna sur Unsplash

Deux grands projets de gazoducs traversent aujourd’hui le Maghreb et cristallisent des ambitions énergétiques opposées. D’un côté, le gazoduc transsaharien (TSGP), soutenu par l’Algérie, vise à relier le Nigéria à l’Europe via le Niger et le territoire algérien. De l’autre, le projet Nigeria-Maroc, aussi appelé « Atlas », avance sous l’impulsion de Rabat et prévoit un tracé longeant la côte atlantique, desservant treize pays sur plus de 7 000 kilomètres. Ces deux initiatives se disputent la place de principal corridor gazier africain, chacun incarnant une stratégie géopolitique distincte.

Le projet algérien, ancien de plusieurs décennies, repose sur l’expérience du pays en matière d’exportation de gaz et sur une infrastructure en grande partie déjà existante. Mais les défis sécuritaires au Sahel et le manque de clarté sur le financement ont ralenti sa mise en œuvre. Face à cela, le Maroc a su tisser une narration ambitieuse autour de son alternative, intégrant développement régional et coopération interafricaine. Le gaz, dans cette configuration, ne se limite plus à une source d’énergie, mais devient un levier d’intégration économique.

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Une infrastructure conçue comme moteur de transformation

Porté par la ministre marocaine de la Transition énergétique, Leila Benali, le projet Atlas est présenté comme un catalyseur du développement industriel et électrique en Afrique de l’Ouest dans une interview accordée au magazine Le360. Il ne s’agirait pas seulement de transporter du gaz vers l’Europe, mais aussi de créer une plateforme énergétique continentale au service des populations locales. L’argument avancé est clair : sans accès à une énergie abondante, compétitive et fiable, les industries africaines ne peuvent se développer et les ambitions de croissance resteront théoriques.

À travers ce mégaprojet estimé à 25 milliards de dollars, le Maroc entend offrir une solution concrète à un paradoxe continental : des ressources énergétiques abondantes côtoient des zones toujours dépourvues d’électricité stable. Le gazoduc est ainsi pensé pour alimenter directement les installations industrielles et les réseaux électriques nationaux des pays traversés, tout en assurant un débouché stratégique vers l’Atlantique pour les États sahéliens enclavés. L’objectif est d’en faire un vecteur d’unité économique et de désenclavement à l’échelle régionale.

Derrière les tuyaux, une vision d’influence et de stabilité

Au-delà de l’argument énergétique, Rabat défend une lecture géopolitique du projet. Le gazoduc est conçu comme un axe structurant entre l’Afrique, l’Europe et le bassin atlantique, visant à remodeler les routes de coopération entre le Sud et le Nord. Pour Leila Benali, l’Afrique représente une capacité productive encore inexploitée. En connectant cette région à des marchés plus larges par un corridor énergétique stable, le projet Atlas serait en mesure de redessiner les flux de valeur et de participation économique à l’échelle continentale.

Cette ambition contraste avec une approche plus traditionnelle du côté algérien, centrée sur l’exportation brute de ressources vers l’Europe. En impliquant les pays riverains comme acteurs à part entière et non simples territoires de transit, le Maroc espère ainsi renforcer son positionnement stratégique tout en cultivant une image de partenaire de développement régional.

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Si les discours officiels évoquent l’unité africaine, la rivalité entre les deux projets traduit des tensions plus anciennes. Le choix des partenaires, le rythme des études d’impact, l’intérêt des investisseurs internationaux : autant d’éléments qui décideront de la trajectoire gagnante dans cette course au gaz maghrébine. Mais au-delà de la compétition, c’est bien la question de l’autonomie énergétique du continent qui se joue à travers ces kilomètres de conduites enfouies sous terre.

5 réponses

  1. Avatar de Ali André Meceli
    Ali André Meceli

    Ali André Meceli très grand moudjahid, opposant au régime algérien, torturé par boukharoba ( boumediene, le grand moudjahid qui a tiré les seuls balles contre ses frères pendant la guerre, bien au chaud au Maroc) très proche d’ Hocine aït Hamed ( lui même pourchassés par boukharoba) . Il est lâchement assassiné par le régime mafieux des caporaux séniles à Paris.

    1. Avatar de Ali André Meceli
      Ali André Meceli

      Abane Ramdane, Amirouche, kouider, Boudiaf Etc etc etc lâchement assassinés par le régime sanguinaire des caporaux séniles.

  2. Avatar de Ali André Meceli
    Ali André Meceli

    Le gazoduc Nigeria Algérie est en passe de se terminer pour information.

    1. Avatar de Ali André Meceli
      Ali André Meceli

      Comme les stades de football : 25 ans d’attente 😂😂😂
      Usine de dessalement : 20 ans😂😂😂
      gazoduc 40 ans 😂😂😂
      des milliards volatilités 😂😂😂

  3. Avatar de Ali André Meceli
    Ali André Meceli

    Je ne mourrai pas pour la patrie algérienne, parce que cette patrie N’EXiSTE PAS. Je ne l’ai pas découverte. J’ai interrogé l’histoire, j’ai interrogé les vivants et les morts, j’ai visité les cimetières, personne ne m’en a parlée…On ne bâtit pas sur du vent. Nous avons écarté, une fois pour toute, les nuées et les chimères pour lier définitivement notre avenir à celui de l’œuvre française dans ce pays.》 [23 février 1936, journal L’Entente] FERHAT ABBAS, chef du gouvernement provisoire algérien

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