Afrique : les traditions culinaires du Sahel mises à l’honneur

Une femme africaine à la cuisine. Photo d'illustration: Iwaria

La richesse culinaire des pays de la Confédération des États du Sahel (AES) s’invite désormais sur la scène publique avec un festival entièrement dédié aux saveurs et aux savoir-faire gastronomiques de la région. Organisé à Ouagadougou du 25 au 28 février, cet événement rassemble artisans, chefs et passionnés de cuisine venus présenter la diversité des recettes et techniques héritées des générations passées. Selon les organisateurs, l’objectif principal est de valoriser ce patrimoine immatériel, mais aussi d’en faire un outil de transmission culturelle pour les jeunes générations. « La cuisine, c’est plus que des plats, c’est une mémoire collective », a rappelé le ministre burkinabè de la Communication lors de la cérémonie d’ouverture. Expositions culinaires, conférences thématiques et concours de chefs rythment cette première édition placée sous le thème : « Gastronomie et tradition : vecteur de cohésion et de développement durable dans l’espace AES ». Ce rendez-vous culinaire est aussi une occasion de renforcer les échanges entre les pays membres à travers les ressemblances et les spécificités qui façonnent leur identité culinaire commune.

Le festival vise aussi à inscrire la gastronomie traditionnelle dans une dynamique de développement économique. En attirant visiteurs, investisseurs et professionnels du secteur agroalimentaire, l’AES espère encourager la création d’emplois liés à la valorisation des produits locaux, à la transformation artisanale et à la restauration traditionnelle. Plusieurs producteurs locaux, venus exposer leurs ingrédients typiques et leurs produits transformés, soulignent l’importance de ce type d’événements pour faire connaître leur savoir-faire à un public plus large. Le festival met également à l’honneur cette année deux pays invités, le Ghana et le Tchad. Cette ouverture, selon les autorités, vise à favoriser des collaborations autour des filières agricoles et de la préservation des ressources alimentaires locales, menacées par la standardisation des habitudes alimentaires. En replaçant les traditions culinaires au cœur des enjeux de souveraineté alimentaire, l’AES cherche aussi à sensibiliser les jeunes à l’importance de consommer local et à redonner ses lettres de noblesse à une cuisine souvent éclipsée par les influences extérieures.

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Pour les pays membres, cette initiative représente une opportunité de réaffirmer leur identité culturelle face aux défis de la mondialisation. En redonnant de la visibilité aux plats traditionnels et aux savoir-faire ancestraux, le festival ambitionne de faire de la gastronomie un levier de cohésion sociale et de développement durable. Les compétitions entre chefs, mettant en avant l’innovation dans le respect des traditions, démontrent qu’il est possible de moderniser sans trahir l’âme culinaire de chaque pays. Ce dialogue entre tradition et modernité doit permettre aux jeunes générations de se réapproprier un patrimoine parfois méconnu ou sous-estimé, tout en créant des opportunités économiques dans le domaine de la restauration et du tourisme culinaire.

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