Le 43ᵉ bataillon d’infanterie de marine (43ᵉ BIMA), symbole de la présence militaire française en Côte d’Ivoire, sera officiellement rétrocédé à l’armée ivoirienne le 20 février 2025. Cette décision s’inscrit dans une dynamique de redéfinition du dispositif militaire français en Afrique. Le ministre français de la Défense, Sébastien Lecornu, assistera à la cérémonie aux côtés de son homologue ivoirien, Téné Birahima Ouattara. Implanté depuis des décennies à Abidjan, au camp de Port-Bouët, le 43ᵉ BIMA a joué un rôle clé dans la formation et l’assistance aux Forces armées de Côte d’Ivoire (FACI). Il a également contribué à la sécurité régionale, notamment lors de la crise post-électorale ivoirienne de 2010-2011, où il a appuyé l’opération Licorne pour protéger les populations civiles et stabiliser la capitale économique.
Plusieurs bases militaires françaises ont été fermées ou transférées aux autorités locales. Après le retrait des troupes du Mali, du Burkina Faso et du Niger, la France a également quitté le Tchad en raison de la rupture de l’accord de coopération militaire avec N’Djamena. Par ailleurs, le Sénégal négocie un départ progressif des forces françaises d’ici fin 2025. Cette nouvelle approche vise une présence moins visible et un engagement adapté aux demandes des États partenaires. Le départ du 43ᵉ BIMA marque ainsi une étape importante dans cette restructuration, la Côte d’Ivoire prenant désormais le contrôle total du camp de Port-Bouët et de ses infrastructures militaires.
Alors que la France reconfigure sa stratégie sécuritaire, la coopération militaire avec la Côte d’Ivoire devrait évoluer vers un partenariat axé sur la formation et l’échange d’expertise. Le 43ᵉ BIMA, composé de plusieurs centaines de soldats spécialisés en logistique, renseignement et appui opérationnel, a contribué à renforcer les capacités des forces ivoiriennes. À présent, la Côte d’Ivoire devra gérer seule ce site tout en poursuivant son développement militaire. Cette réorganisation marque un tournant dans la relation militaire entre la France et l’Afrique de l’Ouest, montrant la volonté des pays africains de gagner en autonomie tout en maintenant des partenariats stratégiques avec leurs alliés historiques.
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