L’Université Gaston Berger (UGB) de Saint-Louis est sous le choc depuis quelques jours après la tragique disparition de Matar Diagne, un étudiant en master à l’UFR Sciences juridiques et politiques. Son décès, survenu le lundi 10 février dernier au Village A du Campus social, a suscité une onde de stupeur et d’incompréhension parmi ses camarades et l’ensemble de la communauté universitaire.
L’autopsie réalisée le jeudi 13 février par le médecin légiste Gabriel Déguenonvo a livré ses conclusions. Le rapport médical évoque une strangulation mécanique, confirmant ainsi la thèse du suicide. Parmi les observations relevées, une cyanose sous-unguéale intense a été notée, un signe d’asphyxie sévère traduisant un manque important d’oxygène dans le sang.
Cette conclusion, bien que mettant un terme aux spéculations sur les causes exactes du décès, n’atténue en rien la douleur de ses proches et de ses camarades de promotion. Au lendemain de l’annonce officielle de son décès, une vive émotion a traversé les couloirs de l’UGB. Plusieurs étudiants, sous le choc, peinent à comprendre les circonstances qui ont conduit leur camarade à un tel geste. Certains évoquent les pressions académiques, d’autres pointent les défis psychologiques souvent rencontrés par les étudiants, en particulier ceux en fin de cycle universitaire.
Dans un contexte où le bien-être mental des étudiants est rarement mis en avant, ce drame remet en lumière l’importance d’un accompagnement psychologique adapté au sein des institutions universitaires sénégalaises. Si les conditions de vie des étudiants en général font l’objet de nombreux débats, la santé mentale reste un sujet encore tabou dans l’enseignement supérieur au Sénégal.
Pression des études, solitude, incertitudes professionnelles, précarité financière… autant de facteurs qui peuvent peser lourd sur l’état psychologique des étudiants, surtout ceux en fin de cursus. Dans ce contexte, plusieurs voix s’élèvent pour réclamer une meilleure prise en charge psychologique au sein des universités, avec la mise en place de cellules d’écoute et d’accompagnement. Le cas de Matar Diagne ne doit pas rester un fait isolé, mais au contraire servir de signal d’alarme pour repenser le cadre de vie universitaire et offrir un soutien plus accessible aux étudiants en détresse.


