Face à la pénurie d’eau croissante qui touche l’Afrique du Nord, l’Algérie intensifie ses efforts dans le domaine du dessalement d’eau de mer avec un ambitieux programme de construction d’usines. Le groupe Sonatrach, chargé de piloter ces projets stratégiques, vient de dévoiler que l’investissement total pour la réalisation de cinq nouvelles stations s’élève à 2,4 milliards de dollars.
Le projet témoigne d’une mobilisation sans précédent des ressources humaines et logistiques. Pas moins de 10 000 travailleurs ont été déployés sur les chantiers fonctionnant en continu, 24 heures sur 24. Pour assurer l’approvisionnement en équipements, un impressionnant pont aérien de 288 vols a été mis en place depuis les pays fournisseurs.
L’expertise nationale s’affirme comme un élément clé de cette réalisation, avec un taux d’intégration de 30% en produits locaux. Cette avancée s’inscrit dans une stratégie plus large visant l’autonomie industrielle du pays. La formation n’est pas en reste, puisque 300 étudiants ont été spécialement préparés pour renforcer les compétences nationales dans ce secteur crucial.
Le projet intègre également une dimension environnementale innovante. Sonatrach prévoit l’installation de fermes solaires capables de couvrir jusqu’à 40% des besoins énergétiques des stations, une initiative qui devrait optimiser les coûts d’exploitation tout en réduisant l’empreinte carbone.
L’impact territorial de ces installations est significatif. À titre d’exemple, la station de Cap Blanc permettra à la wilaya d’Oran d’atteindre un taux d’approvisionnement en eau potable de 98%, tout en bénéficiant aux régions voisines de Mostaganem, Relizane, Aïn Témouchent et Sidi Bel Abbès.
Fort de cette expérience, le groupe Sonatrach ambitionne désormais d’exporter son savoir-faire. Des négociations sont en cours avec des fabricants étrangers pour la production locale d’équipements stratégiques, notamment les membranes d’osmose inverse, composants essentiels du processus de dessalement. La filiale Algerian Energy Company (AEC SPA) joue un rôle moteur dans cette stratégie en fédérant les entreprises nationales spécialisées dans les technologies de dessalement.
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