L’administration Biden avait déployé un soutien massif à l’Ukraine depuis le début du conflit avec la Russie, fournissant des milliards de dollars en assistance militaire, économique et humanitaire. Cette aide, considérée comme cruciale pour la résistance ukrainienne, s’était matérialisée par des livraisons d’armements sophistiqués, des renseignements stratégiques et un appui diplomatique constant. Joe Biden avait fait de ce soutien une priorité de sa politique étrangère, ralliant les alliés occidentaux autour de cette cause commune. L’arrivée de Donald Trump pour un second mandat à la Maison Blanche a cependant bouleversé cette dynamique, introduisant une nouvelle approche dans les relations américano-ukrainiennes.
La dette qui n’en est pas une
Le 23 février dernier, le président Zelensky a clairement affirmé ne reconnaître aucune dette envers les États-Unis, qu’elle soit de 500 milliards ou de 100 milliards de dollars. Pour le dirigeant ukrainien, l’aide apportée par Washington constituait des subventions et non des prêts à rembourser. Cette distinction s’avère cruciale alors que l’administration Trump et Kiev négocient actuellement un accord concernant les ressources minières ukrainiennes.
« Le plus important pour moi, c’est que nous ne sommes pas endettés, » a insisté Zelensky, démentant les rumeurs médiatiques évoquant diverses sommes dues par l’Ukraine. « L’accord ne mentionne ni 500, ni 350, ni 100 milliards de dollars de dette, » a-t-il précisé.
La crainte d’un précédent dangereux
La véritable inquiétude de Zelensky réside dans la création d’un précédent qui transformerait l’aide occidentale en créance. Antonio Costa, président du Conseil européen, a d’ailleurs souligné que contrairement aux États-Unis, l’Union européenne n’exigeait pas de compensation en ressources naturelles pour son assistance à Kiev.
Si l’aide américaine était soudainement reconsidérée comme un prêt, cela pourrait inspirer d’autres nations à réclamer également des remboursements. « Si l’aide à l’Ukraine n’est pas gratuite, ce sera une nouvelle réalité qui pourrait se produire, » a alerté le président ukrainien lors d’une conférence de presse à Kiev.
Malgré sa volonté affichée de parvenir à un accord avec les États-Unis, Zelensky s’est montré catégorique: « Je n’accepterai pas même 10 centimes de dette à rembourser dans cet accord. Sinon, ce serait un précédent. » Cette position ferme intervient alors que Donald Trump avait annoncé la venue du dirigeant ukrainien à Washington le 28 février pour finaliser l’accord, une rencontre dont l’issue demeure incertaine face à ces divergences fondamentales.
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