Hépatite E : tout ce qu’il faut savoir

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Les hépatites virales constituent un groupe de maladies infectieuses affectant le foie, chacune causée par un virus distinct. L’hépatite A se transmet principalement par l’eau et les aliments contaminés, l’hépatite B par le sang et les relations sexuelles, l’hépatite C par le sang, tandis que l’hépatite D ne survient que chez les personnes déjà infectées par le virus de l’hépatite B. L’hépatite E, quant à elle, représente une menace sanitaire particulière, avec des modes de transmission et des manifestations cliniques spécifiques qui méritent une attention approfondie.

Une maladie aux multiples visages

L’hépatite E provoque une inflammation du foie qui peut prendre différentes formes selon les personnes touchées. La majorité des cas, soit plus de 70%, passent inaperçus, les personnes infectées ne développant aucun symptôme. Cependant, certains patients présentent des manifestations cliniques similaires à celles de l’hépatite A : nausées, vomissements et douleurs abdominales, suivis fréquemment d’une jaunisse. Le virus peut également déclencher des complications graves, particulièrement chez les femmes enceintes, les personnes immunodéprimées et celles souffrant déjà d’une maladie chronique du foie. Dans environ 15% des cas, le virus ne se contente pas d’attaquer le foie mais provoque aussi des atteintes neurologiques et rénales.

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Transmission et populations à risque

La transmission du virus de l’hépatite E varie selon le niveau de développement des pays. Dans les régions en développement, l’eau contaminée par des matières fécales humaines constitue le principal vecteur de transmission. En France et dans les autres pays industrialisés, la contamination survient principalement par la consommation de produits d’origine animale insuffisamment cuits, notamment le foie de porc. Les figatelli, saucisses sèches et autres préparations à base de foie de porc cru représentent les principaux aliments à risque. Certains professionnels, comme les vétérinaires, les éleveurs de porcs, les forestiers et les chasseurs, présentent un risque accru de contamination en raison de leurs contacts fréquents avec des animaux potentiellement porteurs du virus.

Prévention et surveillance sanitaire

En France, l’Agence nationale de sécurité sanitaire a recensé environ 3 000 cas symptomatiques depuis 2022. Face à l’absence de vaccin et à l’inefficacité des antibiotiques contre ce virus, la prévention demeure la principale ligne de défense. Les mesures préventives essentielles comprennent un lavage minutieux des mains, particulièrement après la manipulation de foie de porc cru ou le contact avec des animaux vivants. L’entretien rigoureux des surfaces et ustensiles de cuisine après la manipulation de produits à risque, ainsi qu’une cuisson suffisante des aliments contenant du foie de porc, constituent également des pratiques indispensables pour éviter la contamination. Les personnes atteintes d’hépatite E doivent éviter de manipuler des aliments pour prévenir la transmission du virus à leur entourage.

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