Moteur de croissance, le tourisme occupe une place stratégique dans la diversification économique de nombreux pays. Ce secteur dynamique contribue à la création d’emplois directs et indirects, favorise les échanges culturels et stimule d’autres branches connexes telles que l’artisanat, les transports ou encore l’hôtellerie. En facilitant l’entrée de devises étrangères et en valorisant les ressources naturelles et patrimoniales, il s’impose comme un levier puissant pour le développement durable, renforçant à la fois l’identité nationale et l’attractivité internationale des destinations. La capacité d’un pays à structurer et moderniser son offre touristique devient donc un indicateur clé de sa volonté d’ouvrir ses horizons économiques.
L’Algérie semble aujourd’hui déterminée à franchir un cap important dans ce domaine. Présenté devant l’Assemblée populaire nationale, le plan stratégique 2024-2030 dévoilé par la ministre du Tourisme et de l’Artisanat, Houria Meddahi, trace les contours d’une politique ambitieuse, plaçant la diversification de l’offre et la valorisation des richesses nationales au cœur de la relance. La priorité est donnée au tourisme intérieur, identifié comme une clé pour dynamiser la fréquentation et renforcer l’économie locale. Un accent particulier est mis sur l’artisanat, dont les produits et services sont perçus comme des marqueurs forts de l’identité culturelle et un complément essentiel à l’expérience touristique.
Le développement des « zones d’excellence » touristiques, notamment dans le Sud du pays, vise à renforcer l’attractivité du tourisme culturel, historique et religieux. Parallèlement, les 14 wilayas côtières voient se dessiner des perspectives renouvelées pour le tourisme balnéaire, tandis que le secteur thermal et la thalassothérapie bénéficient d’un programme d’expansion structuré, avec la création de nouveaux centres pour élargir l’offre.
L’hébergement, point souvent évoqué comme un frein à la croissance touristique, fait également l’objet d’une attention particulière. Des terrains touristiques ont été libérés et de nouvelles zones d’expansion sont en cours d’aménagement, afin de permettre l’émergence d’infrastructures adaptées aux standards attendus par les visiteurs nationaux et étrangers. La ministre a insisté sur l’importance de mobiliser le foncier touristique et de soutenir des investissements structurants pour répondre à la demande croissante, notamment dans les pôles sahariens, prisés pour le tourisme d’aventure.
La formation professionnelle occupe également une place centrale dans ce plan. Pour garantir un service de qualité conforme aux normes internationales, la mise à niveau des compétences des acteurs du secteur est jugée indispensable. Un réseau de 136 établissements spécialisés est mobilisé pour accompagner cette montée en compétence, en parallèle des efforts visant à moderniser l’offre artisanale, soutenir la commercialisation des produits locaux et préserver le patrimoine traditionnel.
L’Algérie dispose déjà d’atouts considérables : un réseau hôtelier dense, des stations thermales en pleine expansion, des sites naturels et culturels de renommée mondiale. Pourtant, ces ressources restent sous-exploitées, ce que les autorités souhaitent corriger à travers une politique plus proactive. Le nouveau plan prévoit ainsi des actions ciblées pour accroître la visibilité internationale du pays, tout en consolidant les bases d’un tourisme durable qui conjugue respect des traditions et ouverture vers l’innovation.
Ce vaste chantier, s’il est mené avec rigueur et constance, pourrait repositionner l’Algérie comme une destination compétitive sur l’échiquier mondial, contribuant ainsi à la dynamique de diversification économique recherchée depuis plusieurs années.
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