Le programme « désarmement, démobilisation, réinsertion » au Mali vise à réduire la présence de groupes armés et à favoriser la stabilité du pays. Lancé en 2015 dans le cadre de l’Accord de paix d’Alger, il a connu de nombreuses difficultés avant d’être officiellement relancé le 11 février par le gouvernement de transition. Cette nouvelle phase, baptisée DDR-1, prévoit l’intégration dans l’armée de combattants issus de groupes armés du nord et du centre du pays, mais uniquement ceux ayant choisi de coopérer avec les autorités maliennes. Contrairement à la première tentative, qui s’adressait à toutes les factions signataires de l’accord de paix, cette initiative exclut les groupes dissidents en conflit avec le gouvernement.
Selon le ministère de la Réconciliation nationale, environ 2 000 ex-combattants seront recrutés comme soldats de deuxième classe au sein des Forces de défense et de sécurité (FDS). Mille autres pourront reprendre une vie civile active. Cette intégration militaire a pour but de restaurer la confiance entre les différents acteurs et de favoriser une réconciliation durable. Le ministre de la Réconciliation nationale, le général Ismaël Wagué, a souligné que ce processus ne se limitait pas à l’incorporation des ex-combattants, mais qu’il servait également à créer un climat de stabilité propice à la cohésion nationale. « Il s’agit aussi de créer un climat de confiance entre les acteurs et de favoriser une réconciliation sincère et durable », a-t-il déclaré.
Parmi les groupes concernés figurent notamment le Groupe Autodéfense Touareg Imghad et Alliés (GATIA) dirigé par le gouverneur de Kidal, le général El Hadj Ag Gamou, ainsi que le Mouvement pour le Salut de l’Azawad (MSA) de Moussa Ag Acharatoumane, actif à Ménaka et Gao. Le programme inclut également des groupes armés moins influents tels que le Mouvement Arabe de l’Azawad – Coalition du Peuple pour l’Azawad (MAA-CPA), les différentes factions du CMFPR (Coordination des Mouvements et Fronts Patriotiques de Résistance), les chasseurs traditionnels Dozos de Dan Na Ambassagou et certains groupes d’autodéfense peuls. Le gouvernement malien espère ainsi limiter la prolifération des armes et réduire les tensions dans les zones les plus touchées par l’insécurité.
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