En 2024, la France a émis « 140 000 obligations de quitter le territoire français (OQTF) » mais n’a enregistré qu’un peu plus de « 20 000 retours effectifs« , selon Didier Leschi, directeur général de l’Office Français de l’Immigration et de l’Intégration (OFII). Des chiffres dévoilés alors que le climat qui règne en France est particulièrement houleux.
Ces chiffres ont été révélés lors d’une interview sur franceinfo, à la veille d’un comité interministériel sur le contrôle de l’immigration, dans un contexte de crise diplomatique avec l’Algérie. Leschi souligne que malgré « une augmentation du nombre de retours », ces résultats demeurent insuffisants.
Il rappelle que les OQTF restent trop peu suivies d’effet » alors que « la caractéristique de la France est de délivrer beaucoup de visas ». L’année dernière, la France a accordé 2,5 millions de visas, dont 250 000 à des ressortissants algériens, et 30 000 Algériens se sont installés en France pour une longue durée.
Une situation particulièrement tendue avec l’Algérie
Selon le directeur de l’OFII, la France entretient des relations problématiques avec 19 pays, ajoutant que la situation avec l’Algérie, était particulièrement tendue. Cela s’explique notamment par le fait que les ressortissants Algériens sont les plus contrôlés, en situation irrégulière. Cela concernerait plus de 30 000 individus.
Les relations franco-algériennes sont également compliquées à cause de divers incidents diplomatiques, comme l’arrestation de l’écrivain Boualem Sansal, l’épineux sujet du Sahara occidental ou encore l’ajout d’un couplet anti-français, dans l’hymne national algérien.
Des défis majeurs pour la politique migratoire française
Face à ces statistiques préoccupantes et aux tensions diplomatiques croissantes, le gouvernement français se trouve confronté à des défis considérables dans la gestion de sa politique migratoire, particulièrement en ce qui concerne l’exécution effective des OQTF et l’amélioration des relations avec les pays d’origine des migrants en situation irrégulière. Paris vient d’ailleurs de réclamer la révision des accords de 1968.
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