L’Algérie manifeste un regain d’intérêt pour la construction de la route reliant Tindouf à Zouerate, un projet initialement annoncé en décembre 2021 lors de la visite d’État du président mauritanien Mohamed Ould Cheikh El Ghazouani. Ce lundi 10 février, le président Abdelmadjid Tebboune a présidé une séance de travail dédiée au suivi de ce chantier stratégique et au renforcement des échanges commerciaux entre les deux nations.
Cette initiative survient dans un contexte particulier, alors que le Maroc progresse rapidement dans la construction d’un second passage commercial avec la Mauritanie. Ce nouveau corridor, complémentaire à celui d’El Guerguerate, vise à relier Es-Smara à la frontière mauritanienne. De quoi créer de nouvelles routes d’échanges, permettant de faire évoluer les économies respectives.
Un projet ambitieux aux multiples enjeux
Le projet algérien, d’une longueur de 800 kilomètres, sera entièrement financé par Alger selon les termes du mémorandum d’entente de décembre 2021. En contrepartie, l’Algérie bénéficiera d’une concession d’exploitation de dix ans, renouvelable tacitement. Malgré la ratification du mémorandum en mars 2022, le projet a connu de nombreux retards, suscitant l’impatience des autorités mauritaniennes.
La récente accélération du projet intervient après l’adhésion de plusieurs pays du Sahel (Mali, Niger, Burkina Faso et Tchad) à l’initiative marocaine leur permettant d’accéder à l’océan Atlantique. En réponse, l’Algérie a multiplié les gestes envers la Mauritanie, notamment en proposant la création d’une zone de libre-échange.
Les défis de la concrétisation
Ce nouveau projet vient remplacer une première tentative peu concluante, marquée par l’inauguration en 2018 d’une voie non-bitumée entre Tindouf et Zouerate, qui avait fait l’objet de nombreuses critiques de la part des transporteurs algériens. Beaucoup d’éléments doivent donc encore être mis en place pour permettre la finalisation de ce projet forcément très attendu.
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