Dans sa quête d’une présence renforcée sur le continent africain, la Russie mise sur le secteur agroalimentaire comme levier stratégique. Avec des exportations atteignant 7 milliards de dollars en 2024, soit une progression de 19 % par rapport à l’année précédente, Moscou démontre son ambition d’approfondir ses échanges commerciaux avec l’Afrique, en s’appuyant notamment sur des partenaires-clés comme l’Égypte.
Face aux sanctions occidentales qui limitent ses débouchés traditionnels, la Russie accélère sa réorientation vers les marchés africains. Céréales, huiles végétales et viandes constituent l’essentiel des produits exportés, faisant du secteur agroalimentaire un instrument clé de la diplomatie russe. L’Égypte, principal importateur de blé russe, demeure au cœur de cette stratégie, mais d’autres pays du continent manifestent également un intérêt croissant pour ces échanges.
La hausse des exportations russes vers l’Afrique répond à une demande locale en forte croissance, notamment en raison des défis liés à la sécurité alimentaire. En retour, la Russie renforce son influence en proposant des accords commerciaux avantageux et en investissant dans des infrastructures agricoles locales. Certains observateurs voient dans cette offensive économique une volonté de Moscou de s’ancrer durablement sur le continent, en multipliant les partenariats stratégiques.
Si les opportunités sont nombreuses, des défis subsistent. La logistique, les infrastructures portuaires et les fluctuations monétaires représentent autant d’obstacles à la fluidité des échanges. Néanmoins, la Russie, consciente de ces contraintes, explore des solutions pour faciliter les transactions, notamment en utilisant des systèmes de paiement alternatifs pour contourner les restrictions bancaires occidentales.
Loin d’être un simple phénomène conjoncturel, cette montée en puissance de la Russie en Afrique via l’agroalimentaire traduit une volonté de diversification économique et d’affirmation géopolitique. Une tendance qui pourrait encore s’intensifier dans les années à venir, à mesure que les liens commerciaux entre Moscou et le continent se renforcent.
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