Les relations économiques entre la Russie et l’Afrique se sont considérablement développées ces dernières années, notamment depuis le premier sommet Russie-Afrique de 2019 à Sotchi. Moscou a intensifié sa présence sur le continent africain via des partenariats énergétiques, des accords d’armement et des échanges commerciaux stratégiques. Sur le plan militaire, la Russie est devenue un fournisseur majeur d’équipements et d’expertise, particulièrement en Afrique centrale et occidentale, où des groupes comme Wagner ont établi une présence significative. Dans le domaine énergétique, les entreprises russes comme Rosneft et Gazprom ont investi dans l’exploration pétrolière et gazière en Égypte, en Algérie et au Nigeria. Depuis les sanctions occidentales de 2022, la Russie a renforcé ses exportations de céréales, d’engrais et de produits pétroliers vers l’Afrique, cherchant à diversifier ses partenariats économiques face aux restrictions européennes.
Une réorientation stratégique mise à l’épreuve
Depuis l’embargo européen sur le diesel russe imposé en février 2023, Moscou a dû trouver de nouveaux marchés pour ses exportations de produits pétroliers. L’Afrique, avec sa demande croissante en carburants, est ainsi devenue une destination privilégiée pour le diesel russe, aux côtés de la Turquie et du Brésil. Plusieurs pays africains ont augmenté leurs importations de diesel russe, notamment l’Égypte, le Sénégal, le Ghana, la Libye, le Maroc, la Tunisie et le Nigeria.
Toutefois, cette dynamique subit désormais un ralentissement marqué. D’après les données du Centre d’Indexation des Prix relayées par le média russe RBC, les exportations russes de diesel ont connu une baisse spectaculaire de 46,1%, passant de 1,27 million de tonnes en janvier à seulement 684 000 tonnes en février 2025. Cette chute intervient au moment où les importateurs africains avaient commencé à s’habituer à l’approvisionnement russe.
Multiples facteurs expliquant cette baisse soudaine
Plusieurs éléments convergents expliquent cette diminution drastique des exportations russes de diesel vers l’Afrique. La principale cause identifiée reste l’intensification des attaques de drones ukrainiens contre les infrastructures pétrolières russes, perturbant significativement la production et l’acheminement du carburant.
À ces difficultés s’ajoutent de nouvelles contraintes réglementaires. En janvier, les États-Unis ont annoncé un renforcement des sanctions contre le secteur énergétique russe, ciblant spécifiquement des sociétés pétrolières, des négociants et une flotte de navires. Bien qu’une période transitoire ait permis aux cargaisons déjà en route d’être livrées jusqu’au 27 février, ces restrictions supplémentaires devraient compliquer davantage les exportations russes dans les mois à venir, affectant potentiellement l’approvisionnement des marchés africains.
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