Depuis 2019, les exportations de blé français vers l’Algérie ont connu une baisse significative. Autrefois principal fournisseur, la France a vu ses exportations passer de 5 millions de tonnes en 2019 à seulement 1,5 million en 2024, avec une perspective de chute quasi totale cette année. L’Algérie, qui importe près de 95% de sa consommation de blé, a progressivement diversifié ses sources d’approvisionnement.
Les raisons de cette rupture sont multiples. Initialement motivée par des considérations économiques, l’Algérie a modifié ses critères d’importation pour favoriser des sources moins coûteuses, notamment en provenance de Russie et d’Ukraine. En 2024, près de 30% de sa consommation de céréales provenait de Moscou, qui est devenu le principal fournisseur du continent africain.
Un dialogue diplomatique fragile
La tension diplomatique entre Paris et Alger a considérablement amplifié cette tendance. Les désaccords ont culminé lorsque l’Algérie a exclu la France de ses fournisseurs de blé. Le dernier chargement français a été déchargé en juillet 2024, peu avant que le président Macron ne tende la main au Maroc, une décision qui a fortement irrité les autorités algériennes.
Malgré ces tensions, le président algérien Abdelmadjid Tebboune a tenté de calmer les tensions, déclarant qu’Emmanuel Macron reste son « unique point de repère » pour résoudre la crise. Les échanges commerciaux bilatéraux dans d’autres secteurs demeurent significatifs, estimés à 11,1 milliards d’euros en 2024.
La France, mise à l’écart
Les deux pays semblent donc engagés dans un délicat exercice de diplomatie, où les enjeux économiques et géopolitiques s’entremêlent, tandis que les exportations de blé français vers l’Algérie continuent de s’éroder, victimes des tensions politiques et des réalités économiques mondiales. Malgré tout, les dirigeants tentent de calmer le jeu, ce qui peut laisser espérer une amélioration prochaine, dans les mois ou années à venir.
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