Eau au Maghreb: augmentation des ressources de ce pays

Photo de Karolina Grabowska - Pixabay

La région du Maghreb fait face depuis plusieurs décennies à des défis hydriques considérables. Le Maroc, l’Algérie et la Tunisie subissent les effets combinés du changement climatique, de la croissance démographique et de l’urbanisation accélérée. Cette zone semi-aride connaît une pluviométrie irrégulière et souvent insuffisante, tandis que la demande en eau ne cesse d’augmenter pour l’agriculture (consommant jusqu’à 80% des ressources disponibles), l’industrie et l’usage domestique. Les nappes phréatiques, surexploitées, voient leur niveau baisser dangereusement, tandis que les périodes de sécheresse s’intensifient et se prolongent. Le Maroc, particulièrement vulnérable, a connu ces dernières années une situation alarmante avec des barrages atteignant des niveaux historiquement bas, compromettant l’irrigation agricole et l’approvisionnement de certaines zones urbaines.

Une embellie notable pour les infrastructures hydrauliques

L’or bleu coule à nouveau dans les réservoirs marocains grâce aux pluies généreuses de mars 2025. Les chiffres révélés par les autorités en charge de l’Eau montrent que plus du tiers des capacités de stockage est désormais utilisé, avec un volume dépassant 6 milliards de mètres cubes dans les ouvrages hydrauliques du royaume. La progression est frappante puisque les retenues contiennent maintenant près d’un dixième supplémentaire d’eau par rapport à l’an dernier, représentant un gain de 1,7 milliard de mètres cubes.

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Certains barrages affichent aujourd’hui complet: Sidi Saïd Maâchou, Bouhouda, l’infrastructure de Chefchaouen, celle sur Oued Za, ainsi que les retenues de Nakhla et Charif Al Idrissi ont atteint leur capacité maximale. Ce constat tranche nettement avec la situation antérieure où, à pareille époque l’année dernière, à peine plus du quart des capacités nationales était exploité, avec seulement 4,2 milliards de mètres cubes disponibles.

Perspectives pour la gestion hydrique marocaine

Malgré cette amélioration conjoncturelle, les défis structurels demeurent pour le Maroc. Le royaume devra poursuivre sa politique de diversification des ressources hydriques, notamment par le développement du dessalement d’eau de mer et la réutilisation des eaux usées traitées. Le Plan National de l’Eau prévoit la construction de nouveaux barrages et l’optimisation de ceux existants pour augmenter la capacité de stockage globale.

L’amélioration de l’efficience des réseaux de distribution, actuellement responsables de pertes significatives, constitue également un axe prioritaire. Par ailleurs, la modernisation des techniques d’irrigation agricole et la sensibilisation aux économies d’eau domestiques restent essentielles pour pérenniser ces ressources fraîchement reconstituées. Les autorités marocaines devront maintenir une vigilance constante face à la variabilité climatique qui caractérise la région, afin d’éviter que cette embellie temporaire ne masque la nécessité d’une gestion rigoureuse et durable de cette ressource vitale.

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