Fortunes: Dangote évoque le plus gros risque de sa vie

Aliko Dangote, magnat nigérian des affaires et homme le plus riche d’Afrique, a bâti un empire diversifié comprenant le ciment, le sucre, la farine et désormais le pétrole. Né en 1957 à Kano au Nigeria, il a commencé dans le commerce avant de se lancer dans l’industrie. Sa vision entrepreneuriale et sa capacité à identifier des opportunités stratégiques l’ont propulsé au sommet du classement des milliardaires africains, avec une fortune estimée à plusieurs milliards de dollars, principalement générée par Dangote Cement, leader continental dans son secteur.

La raffinerie Dangote, désormais une réalité opérationnelle, s’apprête à atteindre sa pleine capacité de 650 000 barils quotidiens, la positionnant comme la première d’Afrique et la septième mondiale. Adjacente à cette installation impressionnante se trouve un complexe pétrochimique produisant annuellement 3 millions de tonnes d’urée, consolidant la position de Dangote comme géant continental des engrais. Ce succès industriel s’accompagne toutefois d’inquiétudes financières, avec 3 milliards de dollars de dette et une notation dégradée par Fitch en août dernier, conséquence partielle de la chute vertigineuse du naira nigérian.

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« Si cela n’avait pas fonctionné, j’étais mort, » a confié le milliardaire de 67 ans lors d’un entretien exclusif avec Forbes, qualifiant sa raffinerie de « plus gros risque de ma vie« . Ce pari, annoncé en 2013, a vu son budget initial de 10 milliards de dollars plus que doubler pour atteindre près de 23 milliards, suite à l’expansion continue de son envergure. Pour concrétiser cette vision, Dangote a orchestré un montage financier complexe: 5,5 milliards en prêts bancaires, 600 millions issus de la vente de participations dans son entreprise de ciment à des investisseurs internationaux, et un prêt interne colossal de 10 milliards provenant de sa holding.

Le parcours de cette aventure industrielle illustre la détermination du magnat face aux obstacles. Après des différends avec les autorités locales du sud-ouest nigérian, Dangote a déboursé 100 millions de dollars pour acquérir un terrain dans la Zone Franche de Lekki, près de Lagos. Ce site marécageux a nécessité le dragage de 65 millions de mètres cubes de sable et la construction d’un port dédié. Malgré ces défis et les préoccupations actuelles, Dangote envisage déjà l’avenir avec optimisme: un gazoduc sous-marin pour acheminer le gaz naturel du delta du Niger, l’expansion de sa production d’engrais, et une introduction en bourse dans les années à venir, témoignant de sa confiance inébranlable dans la viabilité de son projet le plus ambitieux.

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