La blockchain et l’intelligence artificielle (IA) sont aujourd’hui au cœur des transformations numériques mondiales. La blockchain repose sur un registre distribué et sécurisé permettant d’enregistrer des transactions de manière immuable, sans nécessiter d’intermédiaire. Elle garantit ainsi transparence et traçabilité dans divers secteurs comme la finance, la logistique ou encore la gestion des identités numériques. L’IA, quant à elle, exploite des algorithmes avancés pour analyser des données massives et automatiser des tâches complexes, offrant ainsi des perspectives accrues en matière d’innovation et d’efficacité. Ensemble, ces technologies redéfinissent les modèles économiques et renforcent la compétitivité des nations engagées dans la digitalisation.
Le Maroc a récemment annoncé un investissement de plus de 1,1 milliard de dollars pour accélérer l’intégration de la blockchain et de l’intelligence artificielle dans son économie. Cette initiative s’inscrit dans le cadre du projet Maroc Digital 2030, présenté par le Premier ministre Aziz Akhannouch en septembre 2024. L’objectif est d’exploiter ces technologies afin de stimuler la croissance économique et d’attirer des investissements étrangers.
Avec cette stratégie, le gouvernement marocain ambitionne une augmentation de 10 % du produit intérieur brut (PIB) d’ici 2030, la création de 3 000 start-ups technologiques et la formation de 45 000 personnes par an. À terme, ces initiatives devraient générer environ 240 000 emplois à travers différents secteurs. Le pays mise ainsi sur un écosystème numérique performant pour renforcer son attractivité et sa compétitivité à l’échelle internationale.
Toutefois, plusieurs défis restent à relever pour assurer le succès de cette transformation numérique. La mise en place d’infrastructures adaptées implique des coûts élevés, tandis que le manque de professionnels qualifiés constitue un frein à l’adoption généralisée de ces technologies. L’absence d’un cadre réglementaire spécifique pour la blockchain, ainsi que les problématiques liées à la cybersécurité et à l’interopérabilité avec les systèmes existants, figurent également parmi les préoccupations majeures. Par ailleurs, la consommation énergétique de certaines blockchains soulève des interrogations sur leur impact environnemental.
En parallèle, le Maroc a assoupli sa position sur les crypto-monnaies. Après avoir interdit leur utilisation, le pays a amorcé un processus de réglementation en collaboration avec la Bank Al-Maghrib dès 2017. Depuis, des concertations entre le ministère de l’Économie et le ministère de la Transformation numérique ont été menées pour encadrer leur usage et anticiper leur influence croissante sur l’économie mondiale.
Grâce à cette initiative, le Maroc entend s’imposer comme un acteur clé du numérique en Afrique du Nord. En capitalisant sur la blockchain et l’IA, le pays ambitionne de créer un environnement propice à l’innovation technologique tout en relevant les défis liés à leur adoption. La réussite de ce projet dépendra de la capacité des autorités à structurer un cadre réglementaire adapté et à former une main-d’œuvre qualifiée pour accompagner cette mutation numérique.
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