Neom, le mégaprojet futuriste d’Arabie saoudite, incarne les ambitions démesurées du prince héritier Mohammed ben Salmane dans le cadre du programme « Saudi Vision 2030« . Cette cité du futur, censée diversifier l’économie au-delà du pétrole, s’étend sur une superficie comparable à celle du Massachusetts.
Le projet phare, « The Line« , initialement conçu comme deux gratte-ciel parallèles de 170 km, ne mesurera finalement que 2,4 km d’ici 2030, accusant des retards considérables. Sa structure réfléchissante pourrait également causer la mort de millions d’oiseaux, comme le soulignait récemment le magazine Géo.
Le chantier mobilise actuellement 100 000 travailleurs, principalement originaires du Pakistan, du Bangladesh et des Philippines. Cette concentration massive génère une surpopulation dans des camps souvent non conformes aux normes de sécurité. En 2023, les rapports médicaux consultés par le Wall Street Journal ont documenté des cas alarmants de viol collectif, tentatives de suicide et de meurtre, conduisant même à une rare manifestation de protestation dans le royaume.
La sécurité, un défi majeur pour les travailleurs
Sur les routes poussiéreuses du chantier, la situation est tout aussi préoccupante. En novembre 2024, cinq accidents mortels ont été signalés en une seule semaine. Des témoignages rapportent la présence d’enfants de huit ans au volant de camions-citernes, tandis que l’entreprise britannique Serco identifie l’utilisation des véhicules motorisés comme « le plus grand danger pour la sécurité des personnes à Neom« .
Les infrastructures médicales et de secours demeurent inadaptées face à l’essor rapide de cette zone isolée. Malgré l’établissement d’un hôpital sur site et la mise en place d’hélicoptères pour les urgences, les incidents graves persistent. Les rapports indépendants commandés par Neom en 2022 révèlent l’absence d’un plan d’urgence global.
Management controversé et perspectives incertaines
Des accusations de management délétère et de racisme visant les cadres du projet se multiplient, assombrissant davantage l’avenir de Neom. Malgré ces obstacles, Mohammed ben Salmane semble déterminé à poursuivre son projet pharaonique, quelles qu’en soient les conséquences humaines et environnementales.
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