Le secteur de la défense occupe une place centrale dans les stratégies des grandes puissances mondiales, motivées par la nécessité de moderniser leurs arsenaux face aux évolutions technologiques et aux nouveaux équilibres géopolitiques. Dans ce contexte, la Russie poursuit le renforcement de sa flotte sous-marine en lançant un nouvel atout stratégique.
Récemment, la marine russe a mis à l’eau le Perm, cinquième sous-marin nucléaire d’attaque de la classe Yasen-M. Construit au chantier naval Sevmash, situé à Severodvinsk, ce bâtiment de dernière génération représente une avancée significative pour Moscou, qui cherche à maintenir sa puissance maritime dans un environnement international marqué par des tensions croissantes. Attendu dans la flotte du Pacifique dès l’an prochain, le sous-marin devra subir plusieurs mois d’essais avant son entrée en service.
La classe Yasen-M, qui a vu son premier exemplaire, le Kazan, entrer en service en 2021, incarne une nouvelle génération de sous-marins russes. Plus discrets, mieux armés et dotés d’une technologie avancée, ils attirent une attention particulière de la part des marines occidentales. Ces bâtiments sont considérés comme un défi majeur pour les forces de l’Otan et de l’US Navy en raison de leur faible signature acoustique et de leur capacité de frappe à longue portée. Le Royal United Services Institute (RUSI), un centre de recherche britannique, avait d’ailleurs alerté dès 2021 sur les capacités de ces submersibles, qualifiant leur combinaison de furtivité et de puissance de feu de menace stratégique.
Le Perm se distingue par une innovation majeure : il est le premier sous-marin polyvalent russe à être équipé du missile de croisière hypersonique Zircon. Présenté pour la première fois en 2018, le Zircon est annoncé comme le premier missile de croisière hypersonique opérationnel au monde, capable d’atteindre une vitesse supérieure à Mach 5, voire Mach 8 selon les autorités russes. Sa portée d’environ 1 000 kilomètres et ses capacités manœuvrantes en font une arme redoutable, conçue principalement pour des frappes antinavires, mais également adaptée à des frappes terrestres.
Cette avancée technologique s’inscrit dans un effort plus large de modernisation de l’arsenal militaire russe, qui cherche à affirmer sa suprématie dans le domaine des missiles hypersoniques. L’intégration du Zircon aux sous-marins de la classe Yasen-M renforce ainsi la posture stratégique de Moscou et complique la tâche des défenses adverses. Avec cette mise à l’eau, la Russie envoie un signal clair quant à sa volonté de consolider son influence maritime dans un contexte de rivalités accrues entre grandes puissances.
Laisser un commentaire