Accusés d’être le moteur d’ »un génocide », les Emirats répondent au Soudan

Mohammed ben Zayed, Président des Émirats Arabes Unis

Plongé depuis plusieurs années dans une instabilité profonde, le Soudan continue de subir les répercussions d’une lutte pour le pouvoir devenue une guerre sanglante. Le conflit, initialement politique, a glissé vers une confrontation militaire majeure entre l’armée nationale et les Forces de soutien rapide (FSR), des milices paramilitaires influentes. Cette situation a engendré une crise humanitaire d’une ampleur dramatique, particulièrement au Darfour, où les civils sont pris au piège d’affrontements violents. C’est dans ce contexte que Khartoum a franchi un nouveau cap en saisissant la Cour internationale de justice (CIJ), accusant formellement un acteur extérieur d’alimenter la spirale de violence.

Devant les juges de La Haye, le gouvernement soudanais a désigné les Émirats arabes unis comme partie prenante active au conflit, les accusant d’avoir fourni un soutien direct aux FSR et à leurs milices alliées. Selon Muawia Osman, ministre intérimaire de la Justice, l’appui émirati serait le facteur central de ce que le Soudan qualifie de « génocide » ciblant notamment la communauté masalit. Il évoque des crimes graves perpétrés sous cette influence : m3urtres, vi0lences s3xuelles, déplacements forcés, et destructions m@ssives de biens civils.

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Au-delà de la reconnaissance des faits, Khartoum appelle la CIJ à contraindre Abou Dhabi à cesser toute forme de soutien logistique ou militaire aux FSR, majoritairement composées d’éléments arabes. Le Soudan réclame également des « réparations complètes », incluant des indemnisations à l’intention des victimes du conflit.

De leur côté, les Émirats arabes unis rejettent fermement les allégations soudanaises. Reem Ketait, représentante officielle des EAU, a qualifié la démarche de Khartoum d’« abus manifeste d’une institution internationale respectée ». Elle affirme que l’accusation ne repose ni sur des faits avérés ni sur une base juridique solide. Pour Abou Dhabi, la priorité devrait être donnée à l’arrêt immédiat des hostilités et à un engagement sincère pour une solution pacifique, plutôt qu’à des initiatives perçues comme relevant de la manœuvre politique.

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