Dans une Afrique de l’Est en quête d’intégration économique accélérée, la République démocratique du Congo et la Tanzanie franchissent une nouvelle étape en décidant de mutualiser leurs efforts pour le développement de ports secs transfrontaliers. Un projet d’envergure qui témoigne de la volonté partagée des deux pays de transformer leur voisinage géographique en levier stratégique de croissance.
Pour concrétiser cette vision, chaque pays a consenti à céder 60 hectares de terres, soit un total de 120 hectares, dédiés à l’aménagement de ces plateformes logistiques modernes. Ces ports secs, situés à l’intérieur des terres mais reliés aux grands axes portuaires et ferroviaires, joueront un rôle crucial : désengorger les ports maritimes, accélérer le traitement des marchandises, et dynamiser le commerce bilatéral.
Ce projet s’inscrit dans un programme plus large visant à renforcer la connectivité entre les deux pays à travers un réseau combiné d’infrastructures ferroviaires, routières, aériennes et portuaires. En clair, il ne s’agit pas seulement de faciliter le transport de biens, mais de poser les bases d’un véritable corridor économique régional, reliant l’océan Indien aux provinces enclavées de la RDC.
L’initiative RDC–Tanzanie se distingue par sa portée transfrontalière, à l’heure où de nombreux pays africains cherchent à développer des chaînes logistiques autonomes et résilientes. Dans ce contexte, les ports secs agissent comme des hubs de redistribution, réduisant les délais, les coûts et les pertes liées aux congestions portuaires. Au-delà de l’aspect logistique, le projet offre également des opportunités d’emplois, de développement industriel et de renforcement des recettes fiscales locales, notamment grâce à la formalisation des échanges commerciaux informels souvent présents aux frontières.
Cette coopération entre Kinshasa et Dodoma arrive à point nommé, alors que l’Afrique de l’Est ambitionne de devenir un moteur de la Zone de libre-échange continentale africaine (ZLECAF). En misant sur des infrastructures partagées, les deux pays envoient un signal fort. La croissance passe par la complémentarité et l’investissement commun dans des projets structurants.
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