Afrique: un indien arrêté avec des millions $ et 50000 $ d’or

Photo DR

Depuis plusieurs années, de nombreux observateurs dénoncent l’exfiltration silencieuse de richesses africaines par des circuits opaques. Aux côtés des grandes multinationales bien implantées sur le continent, certains réseaux opérés par des ressortissants asiatiques ont perfectionné leurs méthodes, exploitant les failles douanières, les complicités locales ou encore les flux commerciaux sous-déclarés. Or, pierres précieuses, devises fortes et métaux rares quittent chaque jour le sol africain en toute discrétion, alimentant des marchés parallèles à l’abri des regards officiels. Si la question des minerais congolais ou des cargaisons de jade en provenance du Mozambique est bien connue, d’autres routes discrètes continuent d’exister, parfois sous des formes plus individuelles mais non moins significatives.

Une arrestation révélatrice à l’aéroport de Lusaka

C’est précisément au cœur de cette problématique qu’éclate l’affaire dévoilée par les autorités zambiennes. À l’aéroport international Kenneth Kaunda de Lusaka, les agents douaniers ont intercepté un ressortissant indien de 27 ans alors qu’il s’apprêtait à embarquer pour Dubaï. L’homme transportait dans ses bagages 2,3 millions de dollars en billets soigneusement empaquetés, accompagnés de lingots et bijoux en or d’une valeur estimée à 50 000 dollars. Les images diffusées par les médias locaux laissent peu de place au doute : les liasses de billets, bien compressées et dissimulées dans une valise, semblaient destinées à échapper à tout contrôle.

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Selon la Commission zambienne de lutte contre la drogue, responsable de l’interpellation, cette arrestation pourrait n’être qu’une pièce dans un puzzle bien plus vaste. Les services de renseignement douanier, qui poursuivent l’enquête, soupçonnent un réseau structuré spécialisé dans le transfert illicite de capitaux et de métaux précieux hors du continent. Le profil du suspect, jeune et seul au moment de son arrestation, pourrait dissimuler un système où les « mules financières » servent de façade à des circuits bien organisés.

Dubaï, plaque tournante des flux douteux

La destination du voyage – les Émirats arabes unis – n’est pas anodine. Dubaï, en particulier, est régulièrement citée dans les enquêtes sur les mouvements d’actifs non déclarés depuis plusieurs pays africains. Ses législations souples en matière de finances et son rôle de carrefour commercial en font un lieu de transit privilégié pour ceux qui cherchent à convertir des ressources extraites discrètement en actifs liquides ou en investissements difficilement traçables.

Le choix de ce point de chute par le ressortissant indien illustre les schémas utilisés pour détourner les contrôles nationaux. Une fois les avoirs acheminés, il devient presque impossible pour les autorités d’origine d’en retrouver la trace. La Zambie, à l’instar d’autres pays du continent, tente de renforcer ses capacités de contrôle, mais les moyens restent limités face à des réseaux transfrontaliers bien rodés.

Une vigilance renforcée mais des défis persistants

Cette arrestation met en lumière les enjeux que soulève la circulation non déclarée de capitaux et de ressources naturelles. Alors que les pays africains cherchent à maximiser les bénéfices de leurs exportations et à lutter contre la fuite des richesses, ces cas rappellent que les mécanismes traditionnels de surveillance sont souvent contournés. Si les autorités zambiennes affirment que les auteurs de ces trafics seront « rattrapés par le long bras de la loi », la réalité du terrain laisse présager une lutte de longue haleine.

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La récurrence de ces affaires invite à une réflexion sur la coopération régionale en matière de traçabilité des flux financiers et de contrôle des exportations sensibles. À défaut d’une réponse coordonnée, de nombreux pays africains continueront de perdre chaque année des milliards de dollars, évaporés dans les soutes d’un avion ou dissimulés derrière des sociétés-écrans.

Une réponse

  1. Avatar de The Atlantean
    The Atlantean

    Quand la corruption règne à tambour battant sur tout le continent noir avec des individus locaux pour faciliter leur exploitation, rien d’étonnant à mon avis. Le tout un continent rejette son évolution et se lance dans des affaires illicites avec les étrangers. Combien d’africains avaient été appréhendés à l’aéroport de New Delhi, d’Orly ou de Hamburg pour affaires illicites évaluant à des millions de dollars?
    Les Émirats arabes unis fuel la guerre au Soudan à cause de son sol saturé d’or; et pourtant les deux frères belligérants se connaissaient et avaient partagé de la nourriture dans la même assiette. Voyez un peu ce qu’ils ont fait de leur propre pays et son peuple!

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