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Bénin : Le Dcf de la présidence aurait exigé 20% de commission à des prestataires

Le délégué du contrôle financier de la présidence du Bénin fait face à la justice dans une affaire de marchés publics. Accusé d’« abus de fonctions », il a comparu pour la deuxième audience de son procès devant la Cour de répression des infractions économiques et du terrorisme (CRIET) ce lundi 31 mars 2025. Son frère est également impliqué dans cette procédure.

Les charges retenues contre lui découlent de plaintes formulées par des responsables de la Garde républicaine, insatisfaits du traitement de leurs dossiers d’attribution de marchés. Un capitaine a témoigné devant la Cour, dénonçant des lenteurs dans la validation de six dossiers. Selon lui, le prévenu avait assuré pendant plusieurs mois que les démarches suivaient leur cours avant d’admettre en novembre que la situation était bloquée.

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Face au mécontentement de la Garde républicaine, le commandant de l’unité aurait sollicité des explications auprès du délégué du contrôle financier. Ce dernier lui aurait répondu de porter sa réclamation où il le souhaitait. Le capitaine l’accuse par ailleurs d’avoir conditionné l’attribution des marchés à des paiements occultes, exigeant des prestataires une commission de 20 %. Il affirme que ces pratiques s’accompagnaient de menaces en langue locale, signifiant : « Je vais les piquer ».

Une défense axée sur la régularité des procédures

À la barre, le mis en cause a dénoncé un acharnement à son encontre. Se présentant comme garant de la conformité financière des dépenses budgétaires, il a expliqué que son rôle consiste à vérifier les prix et la régularité des documents soumis pour validation.

Concernant les marchés litigieux, il a souligné que la Garde républicaine avait pris du retard dans la transmission des demandes, les dossiers n’ayant été envoyés à la Personne responsable des marchés publics (PRMP) qu’en juin 2024, avec plusieurs mois de décalage. Il affirme avoir alerté sur la lenteur du décaissement des fonds alloués aux Forces armées béninoises, précisant que, sur un budget annuel de plusieurs centaines de milliards de FCFA, seuls 145 millions avaient été débloqués.

Selon lui, les dossiers de la Garde républicaine ne lui sont parvenus qu’entre novembre et décembre 2024 et ont été validés en janvier 2025. Pendant ce laps de temps, des prestataires, déjà engagés dans l’exécution des marchés, manifestaient leur mécontentement. Il impute ce dysfonctionnement aux instabilités d’un logiciel de gestion des documents, ayant ralenti leur transmission.

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Sur la question des rétrocommissions, le délégué a nié toute implication, assurant que ses fonctions ne lui permettent pas de traiter directement avec les soumissionnaires, sauf en cas d’urgence nécessitant des vérifications sur le terrain. Il a rejeté toute rencontre avec les prestataires concernés par les dossiers évoqués.

Des messages compromettants

Toutefois, la Cour a présenté des extraits de conversations issues de son téléphone. L’un des messages lus en audience évoque une commission de 20 % qualifiée de « non négociable ». Mis devant cette preuve, le prévenu a reconnu l’existence du message, mais l’a attribué à une plaisanterie avec un ami de son frère, impliqué dans des marchés internationaux. Selon lui, ces échanges relevaient de la dérision et ne concernaient en aucun cas les marchés en question.

Le ministère public a exprimé son scepticisme face à ces justifications, jugeant inapproprié de plaisanter sur un sujet interdit par la réglementation des marchés publics. Le premier assesseur de la Cour a par ailleurs révélé un autre message dans lequel le délégué mentionnait trois marchés qu’il aurait remportés, tout en précisant que leur exécution avait été confiée à une autre personne. L’accusé a rétorqué qu’il ne s’agissait pas de marchés obtenus en son nom, mais d’une assistance apportée à un soumissionnaire, avec qui il partageait ensuite une partie des bénéfices.

Le rôle du frère du prévenu

Impliqué dans l’affaire, le frère du délégué s’est exprimé à son tour. Il a expliqué avoir été interpellé alors qu’il rendait visite à son aîné à la Brigade économique et financière (BEF). La Cour lui reproche d’avoir mis son frère en contact avec un prestataire.

D’autres éléments exposés en audience révèlent qu’il a obtenu un marché de fourniture de matériel hospitalier au CHD de Lokossa après un paiement de 300 000 FCFA. Selon les documents présentés, il aurait également dû verser une commission de 10 % sur ce marché d’un montant de 69 millions FCFA. Un juge a mis en évidence d’autres transactions financières impliquant un trio comprenant une Personne responsable des marchés publics (PRMP).

5 réponses

  1. Avatar de Maxime boko
    Maxime boko

    Tous les PRMP ont des entreprises avec des prête noms et gagnent tous les dossiers. C’est le reste qu’ils ne veulent pas qu’ils laissent gagner et prennent des commissions. Pas un seul marché au Bénin sans commission. Pas un seul !

  2. Avatar de Aziz le sultan
    Aziz le sultan

    J ai ma petite idée sur la galaxie..des initiés des marchés publics..
    Par pudeur..je ne vais pas dévoiler les noms… ceux là qui mangent avec des râteaux..
    Suivez très très bien mon regard

    1. Avatar de Charles Pasqua
      Charles Pasqua

      Comment pouvait-il en être autrement ?? Toi qui a toujours ta petite idée sur tout. Comme le disait l’autre : Moins ils ont du talent , plus ils ont d’orgueil , de vanité et d’arrogance.
      Cherchez l’erreur

      1. Avatar de Anonyme V
        Anonyme V

        Joe lé foun nou !

        1. Avatar de Charles Pasqua
          Charles Pasqua

          Bonou vidé. Yin moulédja ponoupo sougbo.
          Nonvignin @Anonyme V

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