La Chine a réagi fermement aux droits de douane monumentaux de 145% imposés par les États-Unis mercredi, en instaurant vendredi une hausse drastique de ses propres taxes douanières à 125% sur l’ensemble des produits américains. Cette contre-offensive intervient dans un contexte tendu.
Les échanges commerciaux entre les deux puissances mondiales atteignent 500 milliards de dollars, avec un déficit commercial important pour les États-Unis. Selon les données douanières chinoises, le marché américain absorbe 16,4% du total des exportations de la Chine.
Face aux inquiétudes exprimées par les grands acteurs technologiques américains, Washington avait précisé que ses nouvelles mesures protectionnistes excluraient finalement les smartphones, les ordinateurs et d’autres produits technologiques stratégiques… Avant de revenir à demi-mot sur ses affirmations.
Le défi des terres rares pour l’autonomie industrielle américaine
Malgré cette concession américaine, Pékin a décidé ce week-end de suspendre les exportations de certains minéraux de terres rares, matériaux critiques pour les industries mondiales de l’automobile, des semi-conducteurs et de l’aérospatiale. Cette riposte ciblée pourrait avoir des conséquences graves pour l’industrie américaine.
La portée de cette mesure restrictive dépasse le cadre des relations sino-américaines, puisque les douanes chinoises bloquent désormais les exportations de métaux lourds et d’aimants de terres rares non seulement vers les États-Unis, mais également vers d’autres pays, dont le Japon et l’Allemagne. Ces restrictions touchent également l’industrie militaire américaine.
Une domination chinoise sur les ressources stratégiques
La position dominante de la Chine dans ce secteur constitue un levier de négociation majeur : le pays produit 90% des 200 000 tonnes annuelles d’aimants en terres rares fabriqués dans le monde. Cette quasi-monopole sur des ressources désormais considérées comme stratégiques place Pékin en position de force dans cette guerre commerciale, illustrant la vulnérabilité des chaînes d’approvisionnement mondiales et les limites de l’autonomie industrielle américaine face aux mesures de rétorsion chinoises.
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