La criminalité continue de s’imposer comme l’un des défis les plus préoccupants pour certaines sociétés à travers le monde. Elle s’infiltre dans tous les secteurs de la vie quotidienne, compromet la stabilité des institutions et freine les perspectives de développement. Ce phénomène, souvent enraciné dans des réalités socioéconomiques complexes, affecte non seulement la sécurité des citoyens, mais aussi la vitalité des économies locales et nationales. En Afrique du Sud, ce constat trouve une résonance particulière, et le président Cyril Ramaphosa a récemment souligné l’urgence d’une réponse collective, structurée et résolument tournée vers l’action.
Prenant la parole à Ekurhuleni, à l’ouverture d’un sommet consacré à la police, le chef de l’État sud-africain a mis en avant la nécessité d’une stratégie intégrée, mobilisant non seulement les forces de l’ordre, mais également les communautés, le secteur privé et l’ensemble des acteurs institutionnels. Pour lui, la lutte contre la criminalité doit dépasser les seules interventions policières pour s’inscrire dans une dynamique sociétale globale. « Tout comme la criminalité est un problème qui touche toute la société, la lutte contre ce fléau doit être un effort de toute la société », a-t-il insisté.
Ce positionnement intervient dans un contexte marqué par une recrudescence inquiétante des actes criminels. Entre octobre et décembre 2024, les autorités sud-africaines ont enregistré près de 7 000 meurtres et plus de 11 000 cas de viol, faisant de l’Afrique du Sud le pays le plus dangereux du continent, devant le Nigéria et l’Angola. Le président Ramaphosa a mis en garde contre les conséquences économiques d’un tel climat sécuritaire, soulignant que la criminalité décourage les investissements, perturbe les activités commerciales et impose aux entreprises des charges supplémentaires en matière de sécurité.
Mais pour Ramaphosa, les racines de la violence ne peuvent être ignorées. Il identifie la pauvreté, le chômage, les inégalités persistantes, les familles désintégrées, ainsi que des normes sociales discriminatoires comme des facteurs aggravants. Le patriarcat et la misogynie, en particulier, sont désignés comme moteurs de certains crimes, notamment les violences sexuelles.
Le président a ainsi salué le fait que le sommet mette l’accent sur une réforme du système policier dans son ensemble, plutôt que sur des ajustements ponctuels. Il a également appelé à renforcer le rôle des forums de police communautaire (CPF), encouragé l’implication citoyenne, et plaidé pour des partenariats élargis avec les entreprises privées. Cette approche participative, selon lui, est indispensable pour faire face à des menaces de plus en plus diversifiées, comme la criminalité transnationale organisée, l’exploitation minière illégale, les réseaux d’extorsion, ou encore le blanchiment d’argent.
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