La région du Maghreb fait face à des défis hydriques considérables en raison de sa géographie majoritairement aride ou semi-aride. Particulièrement vulnérable aux effets du changement climatique, cette zone connaît une diminution des précipitations, une augmentation des températures et une fréquence accrue des sécheresses. Les ressources en eau renouvelables y sont limitées et inégalement réparties. L’urbanisation croissante et l’expansion agricole intensifient la pression sur ces ressources déjà rares. Dans ce contexte difficile, l’Algérie a entrepris des actions ambitieuses pour assurer sa sécurité hydrique, développant des infrastructures innovantes qui transforment progressivement l’accès à l’eau dans le pays.
Diversification des ressources et technologies innovantes
Le gouvernement algérien transforme son approche hydraulique en privilégiant des solutions alternatives. Les installations de dessalement représentent aujourd’hui un levier fondamental de cette transformation. Récemment, des entreprises locales ont conçu et bâti cinq complexes majeurs de dessalement marin, localisés à Tighremt-Toudja (Béjaïa), Cap Blanc (Oran), Fouka (Tipasa), Cap Djinet (Boumerdès) et Koudiet Draouche (El Tarf). Chaque installation génère quotidiennement l’équivalent de trois cent mille mètres cubes d’eau potable. Collectivement, ces structures approvisionnent près de quinze millions d’habitants, faisant bondir la proportion d’eau dessalée dans la consommation nationale de moins d’un cinquième à plus de deux cinquièmes.
Simultanément, le pays a développé au-delà d’un millier de forages et puits pour soulager les zones traditionnellement alimentées par les retenues d’eau. Les autorités ont également privilégié les transferts entre bassins hydrauliques pour rationaliser la distribution. Cette stratégie plurielle a permis d’atteindre un taux de connexion aux réseaux hydriques frôlant la couverture universelle, hissant l’Algérie au premier rang continental et à la seconde place dans la région arabe concernant ses capacités de dessalement.
Économie circulaire et modernisation infrastructurelle
L’Algérie intensifie ses efforts dans la valorisation des eaux usées. Dans les provinces occidentales comprenant notamment Sidi Bel Abbès, Mascara, Tlemcen, Mostaganem, Aïn Témouchent et Oran, plus d’une vingtaine de chantiers de remise à niveau et d’implémentation de processus tertiaires sont prévus. Ces initiatives, conjuguées à l’édification de nouvelles unités d’épuration, visent à tripler la proportion de réemploi direct des eaux traitées dans cette région, la faisant passer d’environ un dixième à près d’un tiers.
Le territoire a également acquis une vingtaine de dispositifs de filtration inédits tout en réhabilitant une dizaine d’usines de traitement préexistantes. Les canalisations d’assainissement ont connu une expansion et un renouvellement sur plus d’un millier de kilomètres. Ces perfectionnements contribuent à une gestion plus soutenable des ressources, bénéficiant particulièrement au secteur agricole qui absorbe près des trois quarts de l’eau mobilisée nationalement.
Ces accomplissements s’intègrent dans une feuille de route stratégique appuyée par des financements substantiels. Au cours des cinq dernières années, un budget dépassant les neuf cents milliards de dinars a été consacré au renforcement du patrimoine hydraulique sous l’administration actuelle. Ces mesures concertées constituent des progrès notables vers la réduction de la précarité hydrique, rapprochant l’Algérie des normes internationales avancées en matière de gestion aquatique.
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