Elon Musk: au Canada, son groupe tente de calmer le jeu

Chrystia Freeland (Adrian Wyld/The Canadian Press)

Les relations diplomatiques entre le Canada et les États-Unis traversent une période tumultueuse depuis l’arrivée de Donald Trump à la présidence américaine. Le milliardaire Elon Musk n’a fait qu’aggraver cette situation délicate en soutenant publiquement l’idée provocatrice de faire du Canada le 51e État américain. Sur son réseau social « X », le patron de Tesla a multiplié les messages en ce sens, allant jusqu’à qualifier l’ex-Premier ministre Justin Trudeau de « simple gouverneur », minimisant ainsi la souveraineté canadienne. Cette déclaration a provoqué l’indignation de Trudeau qui, même après sa démission, a réaffirmé qu’il n’existait « aucune chance » que le Canada soit un jour annexé par les États-Unis. Dans ce climat déjà tendu, l’annonce par Trump de droits de douane élevés visant le Canada a encore davantage détérioré les relations entre les deux pays voisins.

Un pic de ventes suspect

Suite aux tensions croissantes, le nouveau gouvernement canadien a décidé de supprimer les subventions accordées pour l’achat de véhicules Tesla. La réaction du constructeur automobile a soulevé des questions : en trois jours seulement, les concessions Tesla au Canada ont enregistré un nombre extraordinaire de ventes, notamment à Québec. Pour comparaison, ces chiffres dépassent largement les ventes mensuelles de Tesla en France. Cette hausse soudaine a permis à l’entreprise d’obtenir plus de la moitié des fonds alloués par le gouvernement pour ce programme d’aides financières.

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Les médias canadiens ont rapidement dénoncé une possible manipulation du système de subventions. Le ministère des Transports a réagi en suspendant les versements et en lançant une enquête. La ministre Chrystia Freeland a indiqué que cette suspension resterait en vigueur tant que la légitimité des demandes ne serait pas vérifiée.

Tesla se défend

Face à ces accusations, Tesla a promptement réagi par l’intermédiaire de sa directrice des ventes au Canada. Dans une correspondance officielle, elle a rejeté toute idée de fraude et assuré que l’entreprise respectait scrupuleusement les règlements. Pour expliquer cette augmentation inhabituelle, Tesla évoque un traitement tardif de nombreux dossiers accumulés, justifiant ainsi le volume important de ventes sur cette période.

Cette controverse révèle la complexité des relations entre les intérêts commerciaux de Tesla et les prises de position politiques de son dirigeant. D’un côté, l’entreprise dépend des programmes gouvernementaux pour maintenir l’attractivité de ses véhicules électriques. De l’autre, les déclarations controversées de Musk concernant le Canada ont manifestement compromis les rapports de sa société avec les autorités locales.

Le dénouement de cette enquête sera crucial pour Tesla. Une validation des explications fournies permettrait de débloquer les aides financières, tandis qu’un rejet pourrait entraîner des pertes considérables et nuire à l’image de l’entreprise sur le marché canadien. Pour le gouvernement canadien, l’enjeu est également de taille : maintenir une position ferme sans provoquer une détérioration supplémentaire des relations avec les États-Unis de Trump.

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