Fortunes : multimillionnaire, il décide de revenir à une vie simple

Photo : DR

Gagner une somme colossale peut être un rêve autant qu’un bouleversement. Certains s’en servent pour concrétiser des projets durables, d’autres y perdent leurs repères. La richesse soudaine agit parfois comme un révélateur, mettant à nu tensions latentes et aspirations profondes. Les témoignages d’anciens gagnants de loteries abondent : querelles familiales, isolement, voire dépression. Dans d’autres cas, elle offre une opportunité de réinvention. L’histoire d’Adrian Bayford illustre cette ambivalence. Propulsé dans un monde de luxe en 2012 grâce à un gain exceptionnel de 148 millions de livres sterling (environ 172 millions d’euros) à l’EuroMillions, cet ancien facteur britannique a fait récemment un choix inattendu : renoncer à cette vie pour retrouver des repères plus sobres.

Un manoir devenu encombrant

Adrian Bayford, aujourd’hui âgé de 54 ans, met en vente Horseheath Lodge, une imposante bâtisse géorgienne qu’il possède depuis plus d’une décennie. Ce domaine de 189 hectares, valorisé à 6,5 millions de livres, témoigne d’une époque qu’il préfère désormais laisser derrière lui. Doté de sept chambres, de vastes écuries et d’un parc immense, ce lieu est pourtant empreint de souvenirs difficiles. C’est là qu’il avait emménagé avec Gillian, son ex-épouse, peu après leur gain historique. Le couple n’a pas résisté à la pression de la fortune : séparation un an après, éloignement progressif, et un lien familial brisé, notamment avec leurs deux enfants désormais installés en Écosse.

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Si la demeure symbolisait autrefois un nouveau départ, elle s’apparente aujourd’hui à une capsule figée du passé. « Adrian veut tourner la page », confie un proche. La rupture avec ce lieu semble être autant matérielle qu’émotionnelle, comme si l’acte de vendre ce manoir était aussi un moyen de se libérer d’un chapitre devenu pesant.

Retour à l’essentiel

Plutôt que de chercher un autre domaine ou une résidence huppée, Bayford a choisi de s’installer dans une maison beaucoup plus modeste. Celle-ci, achetée auparavant pour sa mère octogénaire, ne compte que quatre pièces. Il y vivra désormais avec elle et sa compagne actuelle, Tracey Biles. Un choix que certains pourraient juger radical, mais qui reflète une volonté de recentrer sa vie autour de valeurs plus simples et d’un cercle affectif restreint.

Cette décision est loin d’être anodine. Elle évoque une quête de stabilité et de sincérité, à l’opposé de l’agitation qu’a pu entraîner l’accès à une richesse aussi soudaine. Le multimillionnaire cherche désormais à redonner du sens à son quotidien, loin du tumulte des grandes propriétés et des étiquettes sociales.

Une trajectoire hors des sentiers battus

L’exemple d’Adrian Bayford rejoint celui de rares gagnants qui, après avoir goûté à tous les excès, décident de faire machine arrière. Cette démarche tranche avec l’imaginaire collectif lié à la richesse instantanée. Elle illustre aussi la solitude qui peut découler d’une ascension rapide et désynchronisée par rapport à son entourage. Contrairement à l’idée que l’argent résout tout, certains en viennent à constater qu’il peut parfois accentuer les fractures plutôt que les réparer.

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Bayford, qui a longtemps attiré l’attention pour ses investissements immobiliers et ses achats onéreux, choisit désormais la discrétion. Le geste de revenir auprès de sa mère et de partager un logement sans ostentation ne traduit pas une faillite, mais peut-être une forme de paix intérieure. Cette transition interroge sur notre rapport aux possessions, sur ce que l’on sacrifie parfois au nom du confort, et sur la difficulté de préserver des liens humains authentiques quand tout devient accessible.

Alors que son manoir attend un acquéreur depuis trois ans, c’est une autre forme d’héritage qu’Adrian semble vouloir construire : celui d’une existence plus alignée avec ce qu’il souhaite réellement vivre, sans paraître, ni artifice.

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