Nés du commerce illicite de stupéfiants et souvent ancrés dans des contextes de pauvreté, de corruption et d’impunité, les cartels de drogue opèrent comme de véritables organisations criminelles transnationales. Leur influence dépasse les frontières, alimentant des réseaux de blanchiment d’argent, des trafics d’armes et de personnes, et provoquant d’importantes crises de sécurité publique. Au fil des décennies, plusieurs figures de ces groupes ont inscrit leurs noms dans l’histoire du narcotrafic en Amérique latine. Parmi elles, l’un des pionniers du trafic à grande échelle au Mexique vient de quitter définitivement le système carcéral après plusieurs décennies de détention.
Ernesto Fonseca Carrillo, plus connu sous le nom de « Don Neto », a été remis en liberté à l’âge de 94 ans, après avoir purgé une peine de 40 ans pour son implication dans l’enlèvement, la torture et l’assassinat d’un agent de la DEA américaine, Enrique « Kiki » Camarena, en 1985. Cette affaire avait marqué un tournant dans les relations américano-mexicaines en matière de lutte contre le narcotrafic. Cofondateur du cartel de Guadalajara, Don Neto figurait également parmi les criminels recherchés par les États-Unis, qui le considèrent toujours comme fugitif pour ces faits.
Bien qu’il ait quitté la prison dès 2017 pour raisons médicales, placé alors en résidence surveillée en raison de son état de santé fragile, ce n’est qu’en avril 2025 que sa peine a été officiellement considérée comme purgée. Les autorités mexicaines ont confirmé la fin de son incarcération sans livrer davantage de détails. Cette libération intervient dans un contexte où d’autres figures historiques du trafic, comme Rafael Caro Quintero — autre cofondateur du même cartel —, ont été récemment extradées vers les États-Unis pour y être jugées.
Le cartel de Guadalajara, aujourd’hui dissous, était dans les années 1980 la principale organisation de trafic de drogue du pays. Il a servi de matrice à plusieurs groupes devenus par la suite des acteurs centraux du narcotrafic au Mexique.
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