Les ressources minières constituent aujourd’hui des leviers décisifs de croissance pour les pays qui en détiennent. Leur exploitation structurée peut transformer durablement les économies en élargissant les sources de revenus et en réduisant la dépendance aux secteurs traditionnels. Parmi ces ressources, le lithium occupe une place centrale en raison de son rôle clé dans la transition énergétique mondiale. Utilisé notamment dans la fabrication des batteries pour véhicules électriques et équipements électroniques, ce métal stratégique attire l’attention des puissances industrielles. La course à son exploitation suscite une reconfiguration des priorités nationales dans de nombreux pays dotés de gisements, à l’image de l’Algérie, qui s’engage désormais dans une démarche structurée pour en tirer le meilleur parti.
C’est dans cette dynamique que le ministère algérien de l’Énergie et des Mines a confié à un groupe de travail dirigé par le professeur Karim Zaghib, expert reconnu dans le domaine des batteries lithium-fer-phosphate et des cellules photovoltaïques, la mission d’élaborer une feuille de route complète pour le développement de la filière lithium. Cette initiative s’inscrit dans le cadre d’une stratégie plus large portée par le président de la République, qui érige le secteur minier en pilier de la diversification économique du pays.
L’approche retenue va au-delà de la simple extraction minière. Elle mise sur la création d’un écosystème industriel local capable de transformer le minerai brut, d’en assurer la valorisation et d’en tirer une chaîne de valeur complète. Cette ambition implique la mise en place de projets structurants englobant l’exploration, la transformation, la formation et le développement d’infrastructures adaptées. En ce sens, le ministre de l’Énergie et des Mines, Mohamed Arkab, a insisté sur la nécessité d’accélérer l’identification des projets prioritaires et de renforcer les compétences nationales dans ce secteur en devenir.
Les travaux d’exploration actuellement en cours dans le Sud du pays ont déjà permis de détecter des concentrations prometteuses de lithium, bien que les études se poursuivent pour déterminer l’ampleur réelle des réserves. Parallèlement à ces efforts internes, l’Algérie suscite un intérêt grandissant sur la scène internationale. Des entreprises étrangères telles que l’américaine Austroid et le géant chinois Ganfeng Lithium ont exprimé leur volonté de s’investir dans cette filière, à travers des projets intégrés alignés avec la vision de transformation locale prônée par les autorités algériennes.
Dans cette optique, le lithium figure désormais parmi les ressources dont l’exploitation ne peut se faire sans un dispositif industriel de traitement sur place. Cette exigence traduit une volonté claire : éviter la simple exportation de matière première et favoriser une montée en valeur ajoutée à l’échelle nationale. Les perspectives ainsi dessinées visent autant la croissance économique que le renforcement de la souveraineté industrielle du pays face aux enjeux mondiaux liés aux technologies vertes.
La feuille de route en préparation devrait ainsi baliser les prochaines étapes de ce vaste chantier. En mobilisant l’expertise locale, en attirant des partenariats internationaux ciblés et en structurant un secteur encore en phase de démarrage, l’Algérie entend positionner durablement la filière lithium comme un axe stratégique de son développement économique.
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