L’Algérie poursuit une stratégie d’ouverture économique marquée par une diversification progressive de ses partenariats internationaux. Fortement dépendante de ses ressources énergétiques par le passé, elle s’emploie aujourd’hui à repositionner son économie en multipliant les alliances stratégiques avec des pays aux ambitions convergentes. Cette orientation lui permet de capter de nouveaux investissements, d’explorer des secteurs alternatifs de croissance et de consolider sa place dans les échanges régionaux et intercontinentaux.
La récente tenue du Forum d’affaires algéro-saoudien à Alger s’inscrit dans cette dynamique d’élargissement des horizons économiques. Portée par la Chambre algérienne de commerce et d’industrie (CACI), cette rencontre a réuni une importante délégation d’hommes d’affaires saoudiens et de nombreux opérateurs algériens, autour d’un objectif commun : faire émerger des partenariats à fort impact dans des domaines tels que l’agroalimentaire, le tourisme, les technologies de l’information ou encore l’industrie.
Au-delà des discours, les échanges ont abouti à la signature de cinq accords couvrant un large spectre d’activités. Du tourisme aux services juridiques, en passant par les matériaux composites ou les infrastructures, ces ententes traduisent une volonté partagée d’ancrer la coopération dans des réalisations concrètes. La collaboration entre « Tourisme et Voyages Algérie » et « Our World and Business Tourism » illustre, par exemple, une ambition commune de développer des offres touristiques croisées, en misant sur la complémentarité des deux marchés.
Sur le plan commercial, l’accord signé entre « Algerian Gulf Business Company » et « Magnum Trading » laisse entrevoir une intensification des flux d’échanges, tandis que le partenariat industriel noué entre CATM et Ghaith Holding annonce de futurs projets dans le secteur du bâtiment, très porteur des deux côtés. Dans le domaine technologique, l’entreprise algérienne Tonal Techno Bond bénéficiera du réseau saoudien d’Alwah Al Khalij Trading pour accroître sa présence régionale. Quant à la coopération juridique, elle se concrétise avec un accord entre deux cabinets, algérien et saoudien, pour accompagner les projets d’investissement.
Cette rencontre ne marque pas seulement un événement ponctuel, mais s’insère dans une vision de long terme. Le vice-président du Conseil d’affaires algéro-saoudien, Charaf Eddine Amara, a exprimé l’engagement de son organisation à soutenir les grandes joint-ventures et à transformer les intentions affichées en initiatives concrètes. La perspective d’un accès facilité au marché africain via l’Algérie, notamment dans le cadre de la ZLECAF, renforce l’attrait stratégique de cette coopération pour l’Arabie Saoudite.
Tandis que les deux pays affichent une volonté claire d’intensifier leurs liens économiques, le Forum d’Alger apparaît comme un jalon structurant d’un partenariat appelé à évoluer vers un modèle équilibré, mutuellement profitable et résolument tourné vers l’avenir.
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