Le commerce international du gaz naturel constitue un pilier essentiel des échanges énergétiques entre les nations. Il repose sur des accords stratégiques souvent influencés par des considérations géopolitiques, économiques et environnementales. Les pays exportateurs tirent profit de leurs ressources naturelles pour générer des recettes importantes, tandis que les pays importateurs y trouvent une réponse partielle ou totale à leurs besoins croissants en énergie. Cette dynamique est particulièrement visible dans les régions où la production locale ne suffit pas à couvrir la consommation intérieure, rendant les importations indispensables pour maintenir la stabilité de l’approvisionnement énergétique et soutenir le développement économique.
En février 2025, les exportations de gaz naturel en provenance d’Algérie à destination de la Tunisie ont connu une progression marquée de 17 %, selon les données de l’Observatoire National de l’Énergie et des Mines. Cette évolution intervient dans un contexte de modification structurelle du mix énergétique tunisien, où l’Algérie s’affirme comme le partenaire dominant. La Tunisie, confrontée à un recul de sa production domestique, voit la part de son gaz local passer de 29 % à 26 % de l’approvisionnement total. À l’inverse, les volumes en provenance d’Algérie ont consolidé leur poids, atteignant désormais 61 % des importations contre 56 % l’année précédente.
Ce changement a permis à la Tunisie d’atteindre un niveau d’approvisionnement global de 741 ktep à la fin février, soit une augmentation de 6 % sur un an. La progression est en grande partie attribuable à la hausse des achats algériens, qui se sont élevés à 455 ktep au cours de la même période. Cette évolution reflète une dépendance croissante à l’égard du gaz algérien, devenu incontournable pour satisfaire les besoins du pays en matière de production énergétique.
Si le renforcement de la coopération énergétique entre Alger et Tunis contribue à consolider les relations commerciales bilatérales, il entraîne également une exposition plus grande aux variations des prix du gaz sur le marché international. Cette situation interroge sur les perspectives de diversification énergétique pour la Tunisie, qui pourrait chercher à réduire sa vulnérabilité en explorant d’autres sources d’approvisionnement ou en stimulant à nouveau sa production locale. Le rôle de l’Algérie, quant à lui, se confirme comme central dans l’équilibre énergétique de la région.
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