Alors que le baril de pétrole fléchit sur les marchés internationaux et que le dollar enregistre un recul notable, le consommateur marocain, lui, voit rouge à la pompe. Depuis plusieurs semaines, une grogne sourde enfle dans le royaume, alimentée par une hausse persistante des prix du carburant, en total décalage avec les tendances mondiales. Un paradoxe que ni les automobilistes, ni les syndicats, ni les associations de défense des consommateurs ne parviennent à expliquer encore moins à accepter.
La Fédération marocaine des droits du consommateur et le Syndicat national du pétrole et du gaz sonnent l’alerte. Pour eux, cette flambée des prix, dans un contexte de recul généralisé des cours, n’a aucune justification économique crédible. Pis encore, ils dénoncent une absence de transparence sur la formation des prix et sur les marges réalisées par les distributeurs.
Dans un communiqué au ton ferme, la Fédération dénonce une situation « intenable » pour les ménages, déjà frappés par une inflation persistante. Elle appelle l’État à reprendre les rênes d’un secteur libéralisé depuis 2015, mais livré selon elle à des pratiques opaques et parfois abusives. « Il est urgent de réviser le cadre légal encadrant la distribution des carburants, de renforcer le contrôle des marges, et surtout, de protéger le pouvoir d’achat des Marocains », martèle l’organisation.
Ce malaise pose une question plus large : celle de la gouvernance du secteur énergétique au Maroc. Depuis la libéralisation, les prix des carburants sont censés évoluer en fonction du marché mondial. Pourtant, dans les faits, les baisses s’appliquent rarement avec la même célérité que les hausses. Cette asymétrie alimente la suspicion d’un système où les intérêts des distributeurs primeraient sur ceux des citoyens.
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