Longtemps confrontée à des perturbations dans son secteur minier, la Tunisie semble aujourd’hui décidée à reprendre l’initiative dans la production de phosphate, ressource stratégique pour son économie. Selon des sources officielles, la Compagnie des Phosphates de Gafsa (CPG), pilier national du secteur, a enregistré une hausse notable de 18 % de sa production de phosphate commercial au premier trimestre 2025. Un signal fort, qui s’inscrit dans une dynamique de relance plus large.
Ce rebond est loin d’être anecdotique. Après des années marquées par des blocages sociaux, des difficultés logistiques et une baisse de compétitivité, la CPG semble retrouver un nouveau souffle, soutenue par une volonté politique claire. Le gouvernement tunisien a en effet annoncé une réforme en profondeur du secteur, en misant sur une stratégie intégrée qui combine modernisation, attractivité des investissements et gestion durable des ressources.
L’objectif est de repositionner la Tunisie parmi les leaders mondiaux du phosphate, un marché redevenu hautement stratégique avec la flambée des besoins en engrais à l’échelle planétaire. Pour ce faire, les autorités entendent réorganiser la chaîne de valeur, depuis l’extraction jusqu’à la transformation, en passant par le transport, souvent pointé comme un maillon faible. L’État souhaite également redonner confiance aux investisseurs en sécurisant les sites miniers et en assainissant la gestion de la filière.
Mais au-delà des chiffres, c’est un véritable pari sur l’avenir que la Tunisie engage. La réforme du secteur des phosphates dépasse le cadre strictement économique. Elle touche à des enjeux sociaux majeurs dans les régions du centre et du sud, où l’activité minière reste souvent la principale source d’emploi et d’espoir.
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