Quelque peu restée en retrait sur la scène touristique maghrébine, l’Algérie affiche désormais une ambition claire, celle de prendre sa place parmi les grandes destinations du bassin méditerranéen. Portée par une volonté politique affirmée et une richesse patrimoniale exceptionnelle, elle entend rattraper son retard, notamment sur son voisin marocain, dont le modèle de développement touristique inspire aujourd’hui les nouvelles stratégies algériennes.
Le média britannique The Sun n’a pas hésité à qualifier l’Algérie de « nouvelle pépite insoupçonnée », prête à émerger comme le prochain Maroc. Un compliment qui sonne à la fois comme un constat et un défi pour un pays encore largement sous-exploité dans ce secteur. Avec ses 1 200 kilomètres de littoral, ses villes historiques (Tlemcen, Constantine, Tipaza), ses oasis sahariennes, sans oublier le plus grand désert chaud du monde, l’Algérie possède l’un des patrimoines naturels et culturels les plus riches du continent africain.
Pourtant, en 2023, seulement 3,3 millions de visiteurs ont foulé son sol, un chiffre modeste comparé aux 14,5 millions de touristes reçus par le Maroc la même année. Ce décalage n’est pas dû à un manque d’attractivité, mais plutôt à des freins structurels persistants : infrastructures inadaptées, procédures d’entrée lourdes, offre hôtelière limitée, et communication internationale quasi inexistante.
Le changement est en marche. Le gouvernement algérien enclenche une série de réformes pour rendre la destination plus accessible et plus attractive. Allègement des formalités d’entrée, modernisation des infrastructures d’accueil, développement de partenariats avec des investisseurs étrangers, meilleure formation du personnel touristique… Les chantiers sont nombreux, mais ils s’accompagnent d’un discours volontariste et d’une volonté de rupture avec le statu quo.
L’Algérie ne cherche pas à copier son voisin, mais plutôt à tracer sa propre voie. Elle mise sur un tourisme plus discret, moins industrialisé, plus authentique, où le voyageur pourra vivre une expérience profondément humaine, au contact d’une culture vivante et d’un patrimoine encore préservé. Le tourisme saharien, par exemple, offre une fenêtre unique sur des traditions ancestrales, des paysages époustouflants et un mode de vie hors du temps.
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