Depuis une dizaine de jours, les propos de Sangue Cheikh Moussa Diagne enflamment les réseaux sociaux sénégalais. Les vidéos circulant en ligne, où l’homme se réclame du mouvement spirituel « Yalla-Yalla », ont suscité une vague d’indignation rarement égalée. Le marabout avait déclaré que les chaussures de son guide spirituel surpassaient, en valeur, le livre saint de l’islam. Une phrase, prononcée avec assurance, qui a immédiatement provoqué une avalanche de réactions, entre colère, stupéfaction et appels à la justice. Cette controverse, d’abord cantonnée aux arènes numériques, s’est rapidement transformée en dossier judiciaire.
Des accusations lourdes pour des paroles jugées offensantes
Dans la nuit du 15 au 16 mai, il a été interpellé à Foundiougne sur instruction du procureur de Dakar. Son arrestation n’a pas seulement mis fin à l’agitation en ligne, elle a également ouvert un débat sur les limites de la liberté religieuse, les responsabilités publiques des figures spirituelles et la place de la justice dans le maintien de l’ordre moral.
Le marabout devra désormais répondre devant le juge de plusieurs chefs d’inculpation : provocation à la haine religieuse, atteinte aux bonnes mœurs et offense à la moralité publique. Ces accusations traduisent la gravité avec laquelle les autorités traitent cette affaire, où les déclarations du prévenu ont été perçues non seulement comme une offense au sentiment religieux majoritaire, mais aussi comme une tentative d’ébranler le tissu social fondé sur le respect des croyances.
Dans une société où les paroles de chefs religieux ont souvent un écho plus puissant que celles des institutions politiques, les déclarations de Sangue Cheikh Moussa ont provoqué un choc comparable à une fausse note dans une mélodie sacrée. Les réactions n’ont pas été seulement virulentes parce qu’il a parlé de religion, mais surtout parce qu’il l’a fait en inversant brutalement les hiérarchies symboliques qui cimentent l’harmonie religieuse.
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