Le paysage politique béninois est secoué par les profondes interrogations soulevées par Nourou Dine Saka Saley. À travers une publication sur les réseaux sociaux, ce dernier a lancé un pavé dans la marre, qualifiant les récentes réformes politiques de « réformes assommoirs et abattoirs ». Une critique virulente qui résonne avec une partie de l’opinion publique, préoccupée par la santé de la démocratie béninoise et l’avenir de sa jeunesse engagée. La charge de Saka Saley s’articule autour d’une série de questions rhétoriques, qui mettent en lumière les paradoxes potentielles du système actuel. Il commence par s’interroger sur la personnification et l’individualisation croissante des partis politiques. « Est-ce que les partis ne sont pas plus dangereusement personnifiés et individualisés que par le passé», se demande-t-il, faisant écho à une perception partagée selon laquelle, la désignation des candidats et les décisions majeures seraient l’apanage d’une ou de quelques personnes influentes, vidant ainsi les structures partisanes de leur essence démocratique interne.
Le coût de la création d’une formation politique est un autre point central de sa dénonciation. Saka Saley souligne que cette exigence financière contraint de facto une ou quelques personnes à « mettre la main à la poche », instaurant un système où l’argent devient un critère discriminant. Il va plus loin en posant une question subversive : « Est-ce que le fait d’aider des membres fondateurs en situation de précarité, pour la constitution des dossiers de création du parti, n’est pas en soi une corruption ? ». L’exigence de disposer d’un minimum de 15 membres fondateurs par commune est également pointée du doigt comme un obstacle financier majeur, renforçant l’idée que « la politique a un coût… et ne se fait pas sans argent. ». Ces barrières financières soulèvent des inquiétudes quant à la participation des jeunes. Nourou Dine Saka Saley se demande si les jeunes désireux de créer un parti politique ne seront pas d’office « taxés ou soupçonnés de blanchiment de capitaux au regard des montants nécessités pour la cause ». Une perspective décourageante qui pourrait étouffer des initiatives citoyennes et limiter l’accès à la sphère politique aux seules élites fortunées. Le financement public des partis est également mis sur tapis. Si l’intention initiale est louable, Saka Saley en dénonce une possible dérive. « Est-ce que le financement public des partis qui permet à des partis de salarier ou rétribuer leurs jeunes militants, et constituer leur seul emploi, n’est pas une corruption ? » Cette question soulève la problématique de la dépendance économique des jeunes militants vis-à-vis des partis, transformant potentiellement leur engagement en une simple source de revenus plutôt qu’en une conviction idéologique profonde.
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