Droits de douane : Trump cible un autre secteur

Photo : Anadolu

Arrivé de nouveau à la tête des États-Unis en janvier dernier, Donald Trump n’a pas tardé à remettre sa marque sur la politique économique et commerciale du pays. Fidèle à ses engagements de protectionnisme affirmé, il a multiplié ces derniers mois les décisions destinées à limiter l’influence étrangère dans des secteurs stratégiques, allant des technologies critiques aux biens culturels. Sa présidence actuelle se caractérise par un renforcement des mesures douanières et des enquêtes ciblées sur les impacts des importations sur la sécurité nationale, dans un contexte international déjà tendu. Cette approche, qui fait écho à ses précédentes années au pouvoir, confirme sa volonté de repositionner les États-Unis en acteur économique ultra-souverain, quitte à provoquer de nouveaux remous sur la scène mondiale.

Dernière illustration en date : la décision annoncée dimanche 4 mai visant à appliquer des droits de douane de 100 % sur tous les films produits hors du territoire américain mais diffusés aux États-Unis. Le président américain a justifié cette initiative par la nécessité de protéger l’industrie cinématographique nationale, qu’il estime fragilisée par la concurrence étrangère. « L’industrie cinématographique américaine est en train de mourir très rapidement », a-t-il déclaré sur Truth Social, soulignant que des incitations massives offertes par d’autres pays détournaient les cinéastes américains de Hollywood.

Publicité

Donald Trump évoque un « effort concerté » de certaines nations étrangères pour affaiblir le secteur culturel américain, allant jusqu’à qualifier la situation de « menace pour la sécurité nationale ». Cette nouvelle cible s’inscrit dans une série plus large d’enquêtes ouvertes depuis son retour à la Maison-Blanche, qui concernent notamment les semi-conducteurs et les matières premières stratégiques. Si cette politique douanière est souvent critiquée pour ses effets potentiels sur le marché intérieur et les relations commerciales internationales, le président réaffirme son objectif : défendre les intérêts nationaux par tous les moyens légaux.

Pour l’heure, aucune précision n’a été apportée sur les modalités concrètes de mise en œuvre de cette surtaxe sur les films étrangers. Les professionnels du secteur, aux États-Unis comme à l’étranger, restent dans l’attente d’éclaircissements quant aux critères d’application et aux délais d’exécution. En parallèle, la Chine, déjà dans le viseur commercial de Washington, a récemment réduit le quota de films américains autorisés sur son sol, renforçant ainsi la tension bilatérale autour du cinéma.

Ce nouvel épisode confirme l’inscription du septième art dans une stratégie plus large de guerre économique, où la culture devient également un levier d’influence et de pression commerciale. Reste à voir comment réagiront les autres partenaires économiques des États-Unis, alors que le climat protectionniste semble s’ancrer durablement dans la politique américaine.

Laisser un commentaire

Votre adresse e-mail ne sera pas publiée. Les champs obligatoires sont indiqués avec *

Publicité