À quelques mois du 120e anniversaire de la loi de 1905 sur la séparation des Églises et de l’État, Emmanuel Macron a exhorté les francs-maçons, lundi 5 mai, à être les « gardiens » de la laïcité face au piège de la lecture identitaire. Lors d’une visite historique à la Grande Loge de France, deuxième obédience maçonnique du pays avec 32 000 membres, le président de la République a invité ses hôtes à devenir « les ambassadeurs de la laïcité ».
« La France laïque est l’héritière naturelle de la République. Méfions-nous du piège tendu par ceux qui voudraient transformer la loi de 1905 en une lecture identitaire, sous prétexte de laïciser la société, dans le seul but de s’attaquer aux religions et aux croyances« , a-t-il déclaré. Cette intervention survient alors que son ministre de l’Intérieur, Bruno Retailleau, propose d’étendre l’interdiction des signes religieux aux accompagnatrices de sorties scolaires et aux compétitions sportives.
Les principes fondamentaux de la loi de 1905
Promulguée le 9 décembre 1905 après des débats houleux, la loi concernant la séparation des Églises et de l’État repose sur deux principes fondamentaux : la « liberté de conscience » garantie par la République, qui assure également « le libre exercice des cultes » sous réserve du respect de l’ordre public (article premier), et la neutralité de l’État affirmée par le fait que « la République ne reconnaît, ne salarié ni ne subventionne aucun culte » (article 2).
Le chef de l’État a également abordé le sujet de la fin de vie, une semaine avant l’examen à l’Assemblée nationale du texte créant un droit à l’aide à mourir. Il a souligné la complexité de ce débat qui « ne peut être réduit à la question de savoir si l’on est pour ou contre la vie », mais qui doit respecter la dignité de chacun dans des situations où il s’agit parfois de choisir le moindre mal.
Un texte controversé sur la fin de vie
La proposition de loi d’Olivier Falorni (groupe MoDem) a été adoptée en commission par 28 députés contre 15 et une abstention. Soutenue majoritairement par la gauche et les groupes macronistes, mais combattue par le RN et LR, ce texte permettrait aux malades souffrant d’une « affection grave et incurable » engageant « le pronostic vital, en phase avancée ou terminale » et supportant des souffrances intolérables, de recevoir ou de s’administrer une substance létale.



