Le Premier ministre Ousmane Sonko s’était rendu hier à la prison de Rebeuss pour saluer Assane Guèye, alias Azoura Fall, militant de son parti placé en détention provisoire. Cette initiative, qui a attiré l’attention de nombreux observateurs, est intervenue à la veille d’un procès très attendu. Azoura est poursuivi dans une affaire où figure également un autre militant connu sous le nom de Kaïré. Le procès aurait été toutefois repoussé au mois de juin, selon Chérif Al Ousseyni Lahi, un proche du détenu, qui précise avoir lui-même encouragé Azoura à se présenter volontairement devant la justice.
Une posture interprétée comme respectueuse de l’indépendance judiciaire
Le déplacement du Premier ministre a suscité une réaction de Guy Marius Sagna, député et militant engagé. Il estime que cette visite constitue un geste de soutien moral, sans interférence politique dans le déroulement des procédures judiciaires. Il souligne qu’aucune tentative d’influence n’a été observée de la part du président de la République ou du Premier ministre, contrairement à certaines pratiques dénoncées dans le passé. Cette approche, selon lui, reflète une volonté de maintenir la justice à l’écart des logiques partisanes, même dans des affaires impliquant des proches du pouvoir.
Entre fidélité militante et responsabilité institutionnelle
Le député et plusieurs militants du parti au pouvoir insistent sur le caractère personnel de la démarche d’Ousmane Sonko, qu’il distingue d’une quelconque volonté d’orienter les décisions judiciaires. Ce geste de solidarité serait un moyen de rappeler que les responsables politiques peuvent accompagner leurs militants sans interférer avec les institutions. En s’affichant à Rebeuss, le chef du gouvernement semble vouloir maintenir un lien fort avec sa base, sans remettre en cause la primauté du droit. Le report du procès au mois de juin maintient toutefois l’incertitude autour de l’issue de l’affaire, tout en prolongeant une séquence politique dense où les gestes symboliques prennent un relief particulier.
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