Après avoir quitté la présidence des États-Unis le 20 janvier dernier, Joe Biden a vu son successeur, Donald Trump, reprendre les rênes du pouvoir. Malgré ce passage de relais, l’ancien président démocrate reste attentif à la scène internationale. Dans ses premières déclarations depuis son départ de la Maison-Blanche, Biden n’a pas tardé à s’exprimer publiquement sur la politique étrangère de son successeur, notamment en ce qui concerne le conflit ukrainien, qu’il juge préoccupante et contraire aux intérêts occidentaux.
Dans un entretien accordé à la BBC, Joe Biden a critiqué la politique américaine actuelle à l’égard de l’Ukraine, accusant Donald Trump de faire preuve d’un « apaisement des temps modernes » face à la Russie. L’ancien président a comparé cette approche aux tentatives de certaines puissances européennes de ménager l’Allemagne nazie à la veille de la Seconde Guerre mondiale, soulignant les dangers d’une telle stratégie. Pour Biden, les pressions exercées sur Kiev afin qu’elle cède des territoires à Moscou dans l’espoir d’un accord de paix constituent une grave erreur politique.
Biden s’est également exprimé sur l’attitude du président russe Vladimir Poutine, qu’il décrit comme animé par la volonté de restaurer l’influence de l’ex-Union soviétique en Europe de l’Est. Selon lui, Poutine considère l’Ukraine comme une extension de la Russie et rêve de rétablir un ordre proche de celui du pacte de Varsovie. Il a mis en garde contre toute sous-estimation des ambitions russes, estimant qu’il serait naïf de penser que Moscou s’arrêterait à l’Ukraine.
L’ancien chef d’État a également évoqué les répercussions plus larges de la posture américaine. Il s’est dit préoccupé par la confiance des alliés européens envers le leadership des États-Unis, notamment au sein de l’OTAN, mais aussi sur d’autres dossiers internationaux. Selon lui, un affaiblissement du rôle américain pourrait avoir des conséquences sur la stabilité globale.
Interrogé sur le soutien apporté à l’Ukraine pendant son mandat, Biden a affirmé que son administration avait fourni à Kiev les moyens nécessaires pour préserver son indépendance face à l’invasion russe de février 2022. Il a également dénoncé l’accueil réservé au président ukrainien Volodymyr Zelensky lors de sa dernière visite à Washington, estimant que l’échange tendu entre Zelensky et l’équipe républicaine n’était pas à la hauteur des valeurs américaines.
Ce positionnement de Joe Biden marque une prise de distance nette avec les choix de son successeur et traduit son inquiétude quant à l’avenir de la sécurité européenne et au rapport de force avec la Russie. Alors que Trump imprime sa marque sur la diplomatie américaine, l’ex-président entend visiblement continuer à faire entendre sa voix.



