L’énergie solaire s’impose progressivement comme une alternative majeure aux sources fossiles traditionnelles, surtout sur les continents fortement exposés au rayonnement solaire. Grâce à des technologies désormais matures et des coûts de production en baisse, cette source d’énergie renouvelable suscite un intérêt croissant dans les politiques énergétiques, notamment en Afrique. Plusieurs pays, confrontés à la croissance rapide de la demande en électricité et à des enjeux de souveraineté énergétique, misent sur le solaire pour renforcer la résilience de leur approvisionnement, tout en répondant aux engagements climatiques. L’Égypte illustre cette dynamique avec un projet d’envergure qui marque une nouvelle étape dans sa stratégie de transition énergétique.
Le Groupe de la Banque africaine de développement (BAD) a donné son feu vert à un financement de 184,1 millions de dollars pour le projet solaire Obelisk, un complexe photovoltaïque de 1 gigawatt doté d’un système de stockage d’énergie par batteries de 200 MWh, situé dans le gouvernorat de Qena, au sud de l’Égypte. Ce soutien financier représente une avancée notable dans le cadre de la plateforme NWFE (Nexus of Water, Food, and Energy), une initiative portée par les autorités égyptiennes pour accélérer l’adoption d’énergies propres.
Le financement octroyé par la BAD inclut 125,5 millions de dollars issus de ses ressources ordinaires et des contributions concessionnelles, notamment 20 millions de dollars du Fonds pour l’énergie durable pour l’Afrique (SEFA), 18,6 millions de dollars du Fonds climatique Canada-BAD, et 20 millions de dollars du Fonds pour les technologies propres. À cela s’ajouteront des apports complémentaires provenant de divers bailleurs de fonds internationaux.
Le projet, dont le coût total dépasse 590 millions de dollars, a reçu une licence d’or en Égypte, ce qui confirme son caractère stratégique. Il prévoit non seulement la construction et la mise en service de l’installation, mais aussi son exploitation et sa maintenance à long terme. La Compagnie égyptienne de transport d’électricité sera l’unique acheteur de l’électricité produite, dans le cadre d’un contrat d’achat de 25 ans.
Pour Kevin Kariuki, vice-président de la BAD chargé de l’électricité, de l’énergie, du climat et de la croissance verte, ce projet s’inscrit dans une vision partagée par l’Égypte et la Banque : « Obelisk est un autre développement historique dans le cadre de la NWFE […]. Il s’appuie sur l’engagement à exploiter les énergies renouvelables pour améliorer la résilience de l’approvisionnement énergétique du pays. »
Avec ce projet, l’Égypte renforce sa position de leader régional dans le domaine des énergies renouvelables. Le choix d’intégrer un système de stockage par batteries renforce la stabilité du réseau et permet une meilleure gestion de l’intermittence solaire. À travers cette initiative, la BAD poursuit également ses objectifs en matière d’énergie durable, d’inclusion climatique et de soutien aux économies africaines en transition.
c’est un projet salutaire
pourquoi la BAD ne vient pas au secours des pays sahéliens où les populations souffrent de délestages sans fin