Le gouvernement pakistanais vient d’annoncer une nette augmentation de ses dépenses militaires. Pour l’année budgétaire 2025, Islamabad prévoit de consacrer 9 milliards de dollars à la défense contre 7.5 milliards $ par rapport à l’exercice précédent. Ce choix s’inscrit dans un contexte sécuritaire marqué par la montée des tensions avec l’Inde et la persistance de menaces internes.
Selon le projet de loi soumis au Parlement, le budget global de l’État s’élève à 62 milliards de dollars. La défense devient ainsi le deuxième poste de dépense nationale, juste derrière le remboursement de la dette. Ce montant ne comprend pas les salaires du personnel militaire, qui sont comptabilisés à part. Cela souligne l’importance stratégique que les autorités pakistanaises accordent à la modernisation et au renforcement de leur armée.
Cette hausse intervient quelques semaines après un épisode de fortes tensions à la frontière indo-pakistanaise. Plusieurs analystes estiment que ces événements ont pesé dans les arbitrages budgétaires. L’armée pakistanaise, qui joue un rôle central dans les affaires du pays, souhaite renforcer ses capacités face à ce qu’elle perçoit comme une menace croissante à l’est.
Mais cette orientation soulève des interrogations. Le Pakistan traverse une période économique difficile. L’inflation reste élevée, la monnaie est sous pression, et de nombreux ménages peinent à faire face au coût de la vie. Dans ce contexte, certains observateurs critiquent le déséquilibre entre les dépenses militaires et les investissements dans les secteurs sociaux comme l’éducation, la santé ou l’emploi.
Pour le gouvernement, cette hausse des crédits alloués à la défense est nécessaire pour garantir la stabilité et affirmer la souveraineté du pays dans un environnement régional imprévisible. Il mise aussi sur cette posture pour renforcer la coopération avec certains partenaires stratégiques, notamment la Chine et les pays du Golfe.
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