Grâce à une collaboration internationale renforcée avec les autorités de contrôle financier européennes, notamment françaises et espagnoles, l’Office des changes marocain a lancé des enquêtes approfondies. Ces investigations ciblent notamment des hommes d’affaires nationaux soupçonnés de contourner la réglementation en matière de change et de fiscalité.
Les équipes d’inspection ont identifié plusieurs personnalités du monde des affaires impliquées dans des opérations douteuses de règlement de dettes commerciales réalisées à l’étranger. Ces transactions auraient échappé aux circuits réglementaires officiels, impliquant des cessions d’actifs et des transferts bancaires effectués par les suspects et leurs proches familiaux.
Cas concrets d’évasion de capitaux
Les montants concernés, libellés en euros, ont fait l’objet de signalements de soupçons dans les deux pays européens partenaires. Un entrepreneur casablancais du secteur de l’élevage et de la boucherie figure parmi les principales cibles des enquêteurs.
L’enquête a révélé qu’il avait perçu une partie substantielle du produit de la vente d’un terrain situé dans la province de Nouaceur. Son épouse aurait récupéré ces fonds en espèces en France, les redistribuant ensuite sur plusieurs comptes appartenant à des proches en vue d’un transfert ultérieur.
Un second cas concerne un promoteur immobilier officiellement domicilié à Casablanca, propriétaire de projets à Salé et Kelaat Sraghna. Ce dernier a cédé deux sociétés avec leurs actifs immobiliers, une part importante de la transaction ayant été encaissée en Espagne où sa famille dispose de titres de séjour depuis 2021.
Rapprochement notable entre la France et le Maroc
Cette enquête confirme le rapprochement notable entre la France et le Maroc, au sujet de la lutte contre les dérives financières et autres troubles juridiques. Récemment, un homme d’une vingtaine d’années avait été arrêté, là aussi au Maroc, accusé par les autorités françaises d’être le commanditaire de tentatives d’enlèvements en lien avec le secteur de la cryptomonnaie.
Ce rapprochement entre les deux pays est de plus en plus palpable, notamment depuis que Paris a officiellement reconnu le plan marocain pour la souveraineté au Sahara occidental. Une main tendue saisie par Rabat, qui depuis, ne cesse de voir ses relations avec l’Hexagone, se réchauffer.



