Depuis plusieurs jours, le conflit ouvert entre l’Iran et Israël polarise l’attention internationale. Les échanges de frappes entre les deux puissances, impliquant également les États-Unis, suscitent des inquiétudes croissantes quant à une escalade régionale incontrôlée. Face à ce climat de tension persistante, la Chine sort de sa réserve diplomatique et appelle à un retour à la négociation pour éviter une déstabilisation plus large du Moyen-Orient.
Pékin plaide pour une désescalade
La diplomatie chinoise a pris la parole ce lundi à travers Guo Jiakun, porte-parole du ministère des Affaires étrangères, exprimant une vive préoccupation quant à une possible « propagation » du conflit au-delà des frontières iraniennes et israéliennes. Pékin exhorte toutes les parties prenantes à « éviter résolument l’escalade » et à se replacer sur le chemin du dialogue politique. Ce message, relayé lors d’un point presse régulier, marque une prise de position explicite alors que les violences se sont intensifiées sur plusieurs fronts.
L’ombre d’un choc régional
Les tensions ont franchi un seuil critique depuis le 13 juin, date à laquelle Israël a lancé des frappes massives contre des cibles stratégiques iraniennes, notamment des installations nucléaires et des infrastructures militaires sensibles. Ces opérations ont été suivies, le week-end dernier, par des frappes américaines visant également des sites nucléaires iraniens. En réponse, Téhéran a menacé de viser directement les bases américaines présentes dans la région.
Cette spirale militaire laisse présager des scénarios à haut risque, notamment la fermeture du détroit d’Ormuz par l’Iran. Ce point de passage, par lequel transite environ 20 % de la production mondiale de pétrole, constitue un axe vital pour l’économie mondiale. La perspective d’une interruption du trafic maritime dans cette zone stratégique fait craindre un choc énergétique à l’échelle planétaire.
La Chine en quête de stabilité énergétique
Consciente de l’interdépendance économique mondiale, Pékin insiste sur l’urgence de préserver la stabilité dans le Golfe. « Le Golfe et ses eaux environnantes sont des passages essentiels pour le commerce international de biens et d’énergie », a souligné Guo Jiakun, insistant sur la nécessité pour la communauté internationale de redoubler d’efforts pour contenir le conflit. Il a rappelé que les conséquences d’une guerre élargie ne se limiteraient pas au Moyen-Orient, mais affecteraient de manière structurelle les chaînes d’approvisionnement globales.
Pressions croisées et diplomatie tendue
Alors que Washington cherche à mobiliser ses alliés pour contenir la réaction iranienne, le secrétaire d’État américain Marco Rubio a lancé un appel direct à la Chine. Il a invité Pékin à jouer un rôle actif pour dissuader l’Iran de fermer le détroit d’Ormuz. Une demande qui s’inscrit dans un contexte de rivalité stratégique entre les deux puissances, mais qui met en lumière le poids croissant de la Chine dans la gestion des crises internationales.
Si Pékin reste fidèle à sa ligne de non-ingérence directe dans les affaires militaires, sa déclaration publique indique une volonté claire de peser diplomatiquement pour éviter une dérive incontrôlable. Entre pressions militaires, menaces énergétiques et mises en garde diplomatiques, le conflit Iran-Israël s’installe désormais au cœur des équilibres géopolitiques mondiaux.
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