À plus de 100 kilomètres au sud-est de Ouagadougou, dans une région riche en ressources mais régulièrement confrontée à des défis de sécurité, la mine de Kiaka vient de produire son tout premier lingot d’or. Avec ses 5,7 kilogrammes de métal précieux extraits directement sur place, cette coulée inaugurale constitue bien plus qu’un simple jalon technique. Elle marque l’entrée opérationnelle d’un projet majeur porté par la société West African Resources, cotée à la bourse australienne, qui ambitionne d’ériger Kiaka comme l’une des plus grandes mines d’or du Burkina Faso.
Dans un pays où l’or représente l’un des piliers de l’économie, chaque ouverture de mine est scrutée de près. L’or burkinabè, souvent extrait dans des conditions artisanales ou semi-industrielles, connaît un essor structurant depuis l’implantation progressive de grandes compagnies internationales. Avec la mise en production de Kiaka, c’est une infrastructure moderne qui entre en activité, bénéficiant de financements structurés, d’un encadrement technique éprouvé et d’une approche industrielle du développement minier.
Une mise en production rapide, malgré les turbulences régionales
Ce qui distingue le projet Kiaka n’est pas seulement sa promesse de rendement. C’est aussi la rapidité avec laquelle il est passé du rachat à la production effective. En moins de quatre ans après l’acquisition de 90 % des parts du site auprès de B2Gold et de GAMS-Mining F&I, West African Resources est parvenue à achever les travaux de construction avec une avance notable sur le calendrier initial, tout en maîtrisant ses coûts.
Dans un contexte géopolitique souvent instable et sous contraintes logistiques, cette performance logistique et technique n’est pas anodine. Elle a été rendue possible par la mobilisation conjointe de plusieurs partenaires, dont Coris Bank et le groupe financier Sprott, qui ont soutenu le projet dès ses premières étapes. En tenant ses engagements, la société renforce ainsi sa crédibilité auprès des acteurs du secteur et envoie un signal positif aux autres investisseurs potentiels dans la sous-région.
Une ambition industrielle claire pour la décennie à venir
Derrière cette première coulée d’or, se dessine une stratégie industrielle structurée. L’objectif affiché par West African Resources est d’atteindre une production annuelle de plus de 500 000 onces d’or d’ici 2030. Un tel volume placerait Kiaka parmi les projets les plus rentables du continent, mais également parmi les moteurs économiques du Burkina Faso, où l’exploitation minière représente déjà une part essentielle des recettes d’exportation.
En parallèle, la participation de l’État burkinabè à hauteur de 10 % dans le projet garantit une redistribution partielle des bénéfices à l’échelle nationale. Mais la réussite du projet Kiaka ne se mesurera pas uniquement à la quantité d’or produite. Elle dépendra aussi de sa capacité à créer de l’emploi local, à renforcer les chaînes d’approvisionnement internes et à maintenir des standards élevés de sécurité et de gouvernance, dans un environnement fragile mais prometteur.
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