Mauvaise nouvelle pour les anciens présidents de la République du Bénin Nicephore Soglo et Boni Yayi. Alors qu’ils s’apprêtent à effectuer un second voyage à Niamey, dans la résolution de la crise qui secoue le Bénin et le Niger, le Général Tiani pose une fois encore, ses conditions: le départ des troupes françaises qui seraient presentes sur le sol béninois. Une façon de mettre une nouvelle fois, la pression sur les négociations. L’espoir d’une résolution rapide des tensions politiques et diplomatiques entre le Bénin et le Niger avec les bons offices des anciens chefs d’État béninois Nicéphore Soglo et Boni Yayi était mince. S’est-il définitivement envolé? Bien malin celui qui peut l’affirmer la main sur le cœur. En tout cas, le président du Niger le Général Abdourahmane Tiani, a encore ajouté une pièce dans son narratif récurent depuis que cette crise entre les deux pays a débuté, il y a près de deux ans. « Nous avons gardé la frontière avec le Bénin fermée et la frontière avec le Bénin restera fermée tant que le Bénin ne comprendra pas que le combat que nous faisons, ce n’est pas contre le Bénin que nous faisons, c’est contre les troupes françaises de déstabilisation qui sont sur le territoire béninois qui peuvent nous nuire. » Ainsi parlait le samedi dernier, celui qui dirige de facto, son pays depuis le coup d’État militaire intervenu le 23 juillet 2023 et qui a rebattu les cartes des relations entre les pays de la Cedeao. Cette déclaration intervient à quelques jours d’une rencontre entre le Général Abdourahmane Tiani et les anciens présidents béninois Nicéphore Soglo et Boni Yayi prévu pour ce mois de juin à Niamey.
« Je suis invité à nouveau par le général Tiani. Je vais aller là-bas. Pour le moment j’attends que l’ambassadeur d’ici (celui du Niger auprès du Bénin), me dise quand« , avait indiqué l’ancien président Nicéphore Soglo, sur la radio Rfi. Une rencontre qui s’avère d’ores et déjà décisive, tendue et cruciale, au vu de la teneur du discours du Général Tiani. Ce n’est pas la première fois que celui-ci accuse le Bénin d’abriter des troupes françaises. Accusations réfutées avec force par les autorités de Cotonou. Le gouvernement béninois avait même suggéré à son homologue nigérien une visite des camps militaires pour constater l’absence de troupes françaises. Mais l’invitation est restée lettre morte à ce jour. Le Général Tiani est resté droit dans ses bottes. Et la reprise de ces mêmes accusations samedi dernier, est en réalité un moyen de pression supplémentaire contre le gouvernement béninois. Il s’agit d’un message clair et net à l’endroit de son président Patrice Talon, à quelques jours de la rencontre avec les anciens présidents que lui-même sait d’une importante capitale. Une manière de forcer la main à Talon, l’obliger à lâcher la France, à rompre la coopération diplomatique et sécuritaire avec elle et rejoindre l’AES. C’est également un moyen pour faire pression sur les deux anciens présidents béninois qui avaient séjourné une première fois, du 24 au 27 juin à Niamey. A leur retour, on avait cru un instant, qu’ils avaient réussi à convaincre le gouvernement nigérien et à infléchir sa position vis-à-vis de Cotonou. On avait pensé qu’ un premier pas vers une sortie de crise entre les deux pays a en tout cas été posé par le Niger, jusqu’ici inflexible sur sa volonté de ne pas rouvrir les frontières avec le Bénin. On avait cru percevoir un changement de Niamey sur le sujet avec l’échange des ambassadeurs des deux pays. Les anciens chefs d’État devront faire preuve de tact, de diplomatie pour convaincre les autorités nigériennes afin de fumer le calumet de la paix avec leurs homologues béninoises. Mission difficile mais pas impossible. Si la décrispation se concrétise avec ce nouveau déplacement des anciens chefs d’État béninois, ce serait un bol d’air pour les populations des deux pays.
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