Le Sénégal avance à pas assurés dans le domaine spatial. Après le lancement remarqué de GAINDESAT-1A en août dernier depuis la base californienne de Vandenberg, un second satellite, GAINDESAT-1B, est désormais en cours d’assemblage à l’Université de Montpellier. Ce projet, piloté par l’initiative SENSAT en lien étroit avec le Centre spatial universitaire de Montpellier, marque une étape importante dans la volonté sénégalaise de s’affirmer comme acteur dans la collecte et l’exploitation indépendante de données satellitaires.
Le premier satellite avait été conçu pour appuyer la gestion des ressources hydriques, un enjeu vital pour le pays. Son successeur est pensé pour aller plus loin, en consolidant les capacités techniques et stratégiques du Sénégal dans le domaine spatial, notamment dans l’observation et l’analyse des territoires, l’agriculture ou la prévention des risques environnementaux.
Une délégation ministérielle sur le terrain
Une visite de terrain a récemment été effectuée à Montpellier par une délégation du ministère de l’Enseignement supérieur, conduite par le Professeur Hamidou Dathe, Directeur général de la recherche et de l’innovation. L’objectif : constater les avancées concrètes de l’assemblage du satellite et réaffirmer l’engagement institutionnel autour du projet. Pour les autorités sénégalaises, l’enjeu dépasse le cadre scientifique. Il s’agit de renforcer une chaîne de compétences nationales et de garantir l’indépendance stratégique du pays dans un domaine longtemps réservé à des puissances extérieures.
Le coordonnateur de SENSAT, le professeur Gayane Faye, s’est dit satisfait du rythme de progression des travaux et de l’implication des ingénieurs et techniciens sénégalais dans toutes les étapes. Il s’agit d’un transfert de savoir-faire progressif mais structurant, permettant à terme de confier entièrement le développement des prochains engins aux ressources nationales.
De la maîtrise technologique à l’impact concret
L’ambition portée par GAINDESAT-1B ne se limite pas à l’innovation scientifique. Le projet reflète une volonté politique affirmée de bâtir une souveraineté technologique à partir de projets tangibles. En disposant de ses propres satellites, le Sénégal entend produire des données stratégiques pour éclairer ses politiques publiques, de la sécurité alimentaire à la surveillance du littoral.
L’élan actuel ne repose pas seulement sur des performances techniques. Il traduit un engagement institutionnel constant, une planification sérieuse et une coopération ciblée avec des partenaires capables d’accompagner cette transition. Le pari du spatial, longtemps perçu comme hors de portée, devient progressivement une réalité palpable.
Si la réussite de GAINDESAT-1B confirme les ambitions de Dakar dans l’espace, elle ouvre surtout la voie à une nouvelle génération de scientifiques, de décideurs et de projets capables de faire du ciel un levier de développement concret.



