La tendance mondiale à la militarisation s’accélère, poussant de nombreuses nations à renforcer leurs arsenaux défensifs face aux incertitudes géopolitiques croissantes. Le Maroc s’inscrit pleinement dans cette dynamique, cherchant à adapter ses capacités militaires aux défis contemporains et futurs.
Cette démarche s’explique notamment par les enjeux liés au dossier du Sahara Occidental, où, malgré un apaisement relatif des tensions avec le Polisario et un soutien international grandissant en faveur du plan d’autonomie marocain, la prudence stratégique reste de mise. Dans ce contexte régional complexe, où la diplomatie a effectivement pris le pas sur les solutions militaires, le Royaume chérifien privilégie une approche anticipative.
Une acquisition stratégique pour l’aviation royale
Le choix du Maroc de se tourner vers l’Embraer C-390 Millennium illustre parfaitement cette vision prospective. Cette décision fait suite à un processus d’évaluation rigoureux initié en mars 2024, lorsque les Forces Royales Air ont testé un exemplaire brésilien sur la base de Rabat.
Cette phase d’évaluations techniques avait été précédée par une mission d’étude menée au Portugal en janvier 2024, où les délégués marocains ont pu examiner les chaînes de production de l’entreprise OGMA, partenaire industriel d’Embraer. L’intégration officielle du Maroc parmi les utilisateurs du C-390 a été confirmée lors d’une présentation récente d’Embraer.
Modernisation et renforcement des capacités logistiques
L’acquisition du C-390 Millennium s’inscrit dans une logique de modernisation progressive de la flotte de transport militaire marocaine. Cette diversification permettra au Maroc de disposer d’un appareil polyvalent capable de transporter jusqu’à 26 tonnes de fret à une vitesse de croisière de 870 km/h.
Les caractéristiques techniques du C-390, avec sa soute de 18,5 mètres de long, son avionique Rockwell Collins Pro Line Fusion et son radar tactique SELEX Galileo, en font un outil particulièrement adapté aux besoins opérationnels contemporains. Une acquisition qui démontre aussi les liens étroits entretenus par le Maroc avec ses partenaires, brésiliens notamment.



