L’Algérie a mis en place divers mécanismes pour attirer l’attention des grands groupes automobiles internationaux. Ce regain d’intérêt s’inscrit dans un contexte où les autorités du pays cherchent à donner une véritable impulsion industrielle au secteur. Le groupe français Renault, qui avait suspendu ses activités dans son usine d’Oued Tlélat depuis 2020, fait partie des constructeurs qui envisagent un retour, sous conditions.
Lors d’un récent échange avec les médias, le président Abdelmadjid Tebboune a confirmé que la reprise des opérations de Renault en Algérie n’est pas exclue. Toutefois, le chef de l’État a été clair. La relance est envisageable seulement si le constructeur s’aligne sur les nouvelles règles du jeu. Ces règles imposent un taux d’intégration locale progressif, ce qui signifie que les pièces et composants utilisés dans l’assemblage des véhicules devront être produits en grande partie en Algérie.
En pratique, cela suppose que Renault devra aller bien au-delà du modèle CKD (Complete Knock Down) qui dominait jusque-là. Pour espérer reprendre la production, l’entreprise devra prouver sa capacité à développer un écosystème industriel autour de son usine, en mobilisant des fournisseurs locaux et en stimulant la sous-traitance nationale.
Ce changement de cap est le fruit d’une volonté politique de transformation structurelle. Pour un pays qui souhaite réduire sa facture d’importation et renforcer ses capacités industrielles, cette approche semble plus durable que les expériences passées, souvent accusées de se limiter à de simples opérations de montage.
Face à cette exigence, Renault Algérie n’est pas restée inactive. En mai 2024, les responsables de l’entreprise avaient déclaré que le groupe était prêt à injecter 15 milliards de dinars pour relancer l’usine d’Oran, et ce dans le respect du nouveau cahier des charges.
L’exemple de Renault pourrait servir de référence pour d’autres investisseurs qui s’intéressent au potentiel du marché algérien. Avec une population jeune, une demande automobile soutenue et des ambitions affirmées du gouvernement, l’Algérie pourrait bien devenir un pôle attractif pour les constructeurs désireux de s’ancrer durablement dans la région.


